PARIS, 12 juillet (Reuters) - Le nombre de défaillances
d'entreprises a diminué de 1,4% au deuxième trimestre en France,
une baisse nettement moins soutenue qu'au trimestre précédent
(-8,7%), pour s'établir à 12.750, selon des données publiées
jeudi par le cabinet d'études Altares.
    Dans un communiqué, Thierry Millon, directeur des études
Altares, souligne que, si le début 2018 a confirmé la
trajectoire de nette baisse constatée depuis 2016, "le printemps
n’a pas permis de maintenir l’allure, freinée par le vaisseau
amiral francilien repassé dans le rouge."
    Si les TPE (moins de 10 salariés) ont résisté, avec une
baisse de 2% des défaillances, les PME (10 salariés et plus)
sont reparties en hausse de 4%, relève l'économiste, qui se
demande si les défaillances d’entreprises "auraient atteint le
palier de normalisation nécessaire à la régénération naturelle
d’un marché".
    Le nombre d'emplois menacés dans les entreprises en
difficulté est tombé à 39.800, soit 700 de moins qu'au deuxième
trimestre 2017.
    Plus des deux tiers (68,8%) des jugements prononcés au
deuxième trimestre ont porté sur des liquidations judiciaires
directes, dont le nombre s'est stabilisé (+0,5%) juste
au-dessous de 8.800. Dans le même temps, les redressements
judiciaires ont diminué de 4,4% et les procédures de sauvegarde
de 17,7%, ne représentent toujours qu'une infime partie (moins
de 2%) de l’ensemble des procédures.
    Hors Île-de-France, qui concentre le quart des défaillances
d’entreprise (3.000), la sinistralité globale recule de 4%.
    Par secteur, le premier "contributeur" aux statistiques de
défaillances d’entreprises reste la construction, avec 3.300
jugements enregistrés sur le trimestre, un total stable par
rapport à celui du deuxième trimestre 2017. 
    Le commerce comptabilise 2.800 procédures, en recul de 2%,
alors que l'industrie reste bien orientée, avec un recul de 20%.
    Si le transport routier de marchandises est stable sous les
270 défaillances, celui du voyage souffre encore (+41%), lesté
par les taxis (+66%) qui sont quatre fois plus nombreux (118) à
déposer le bilan qu’il y a seulement quatre ans.
    Altares souligne que la hausse sensible du nombre de
défaillances d’entreprises d’Ile-de-France est à mettre en
parallèle avec celle des créations d’entreprises depuis trois 
ans. En 2015, la région avait été la seule à connaître une
augmentation des créations, et en 2016, leur rythme rapide était
deux fois supérieur à la moyenne nationale, une tendance
confirmée en 2017.
    
    
 Le point sur la conjoncture française               
 Graphique: Les chiffres clés de l'économie  http://tmsnrt.rs/2B7G9qP
 
 (Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)