PARIS, 29 janvier (Reuters) - Les salariés des maisons de retraite sont appelés à la grève mardi par sept organisations syndicales pour dénoncer l'insuffisance de leurs moyens et la réforme de la tarification des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Depuis le 1er janvier 2017, en vertu d'une réforme du précédent gouvernement, les Ehpad sont soumis à de nouvelles règles de tarification et de contractualisation visant à simplifier l'allocation des ressources et à faire converger d'ici 2023 les dotations entre public et privé.

Cette réforme "va se traduire par des suppressions massives de postes et une prise en charge des résidents qui sera encore plus dégradée", estiment les syndicats CGT, CFDT, FO, SUD, UNSA, CFTC et CFE-CGC dans leur appel à la grève unitaire du 9 janvier, soutenu par des représentants de retraités ainsi que l'association des directeurs des Ehpad et étendu aux agents de service à domicile.

L'annonce jeudi par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, d'une enveloppe supplémentaire de 50 millions d'euros supplémentaires pour les Ehpad n'a pas éteint la contestation.

"L'Etat ne semble pas prendre la mesure réelle de la situation", ont réagi dimanche les sept organisations ainsi que l'association des directeurs dans un communiqué.

"Il est inadmissible de ne pas prendre en compte la souffrance au quotidien que subissent professionnel-les, et par là même personnes âgées et familles, des dispositifs accompagnement, à domicile ou en établissements. C'est mépriser et rompre le dialogue", poursuivent-elles, renouvelant leur requête d'être reçues par le président de la République, le Premier Ministre et la ministre des Solidarités et de la Santé.

"IL Y AURA DU MONDE"

Les organisations syndicales déplorent en outre l'annulation d'un entretien qu'elles disaient prévu lundi par le cabinet de l'Elysée, un projet de rencontre démenti par la présidence de la République.

Une rencontre est prévue mardi après-midi au cabinet de la ministre, a toutefois confirmé le ministère de la Santé.

"Je peux vous assurer qu'il y aura du monde. Cela fait plus d'un an qu'il y a des mobilisations, maison de retraite par maison de retraite, sur des questions concrètes d'emploi, de conditions de travail", déclarait samedi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, au Parisien.

Le groupe Les Républicains à l'Assemblée, par la voix du député de la Sarthe Jean-Carles Grelier, a dénoncé dans la dernière annonce de la ministre une mesure de "perfusion qui n'apportera aucune solution viable, ni à court terme, ni à long terme" et estimé qu'il y a avait "urgence à repenser le modèle économique de la prise en charge du grand âge" dans un communiqué.

Mardi, des rassemblements sont prévu à 14 h devant le ministère des Solidarités de la Santé, à Paris, mais aussi sur la place de la République à Lille ainsi qu'à Rennes, Nantes et plusieurs grandes villes au cours de la journée.

Les syndicats demandent l'application du quota d'un agent par résident, l'abrogation de la réforme de la tarification ainsi que le retrait de ses décrets d'application, l'arrêt des baisses de dotations induites par la convergence tarifaire et le maintien de tous les effectifs des Ehpad, ainsi qu'une amélioration des rémunérations et perspectives. (Julie Carriat, avec Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)