* Les partenaires sociaux reçus le 12 et 13 octobre à l'Elysée

* Deuxième grand chantier social du quinquennat

* Manifestation des salariés de GM&S en Corrèze

PARIS, 4 octobre (Reuters) - Emmanuel Macron a donné symboliquement mercredi le coup d'envoi de la réforme de la formation professionnelle et de l'apprentissage, deuxième grand chantier social de son début de quinquennat après la réforme controversée du Code du travail.

Au lendemain de sa visite du site Whirlpool et de la nouvelle plateforme d'Amazon dans le nord de la France, le chef de l'Etat a inauguré le campus de l'École d'application aux métiers des travaux publics (EATP) d'Egletons, en Corrèze.

"Il faut qu’on casse cette idée culturelle dans la société française que quand on a choisi à 14 ans ou à 15 ans, c’est pour la vie. Il n’y a rien de plus terrible ! La société n’est plus faite pour ce monde là. Et le changement ne doit pas simplement être subi il doit être choisi", a-t-il dit.

Reproduisant la méthode utilisée pour les ordonnances de réforme du Travail, le chef de l'Etat recevra le 12 octobre - le 13 octobre pour la CFDT - les partenaires sociaux pour lancer les consultations, qui seront menées par la suite par la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

Les discussions doivent, selon le ministère du Travail, aboutir au dépôt d'un projet de loi au printemps, pour une adoption au cours de l'été et une entrée en vigueur au 1er janvier 2019.

La dépense globale pour la formation professionnelle a représenté 31,6 milliards d'euros en 2014, soit 1,48% du PIB, selon l'institut de recherche du ministère du Travail, la Dares.

Le coût du dispositif actuel a été épinglé en février par la Cour des comptes, qui a pointé les risques de fraude et appelé le gouvernement à mettre en place un service national de contrôle des actions de formation professionnelle.

Dans un rapport publié en septembre, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a pour sa part préconisé un renforcement de la formation professionnelle en France, afin de réduire le chômage des plus jeunes.

QUINZE MILLIARDS D'EUROS

Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'est engagé à former "un million de jeunes et un million de demandeurs d'emplois peu ou pas qualifiés et aujourd'hui sans perspective".

Pour y parvenir, le gouvernement entend investir 15 milliards d'euros pour la formation professionnelle dans le cadre de son grand plan d'investissement dévoilé fin septembre par le Premier ministre Edouard Philippe.

En ce qui concerne l'apprentissage, Emmanuel Macron avait promis un "effort massif" sur cette question, en développant notamment les périodes de pré-apprentissage et les filières en alternance dans tous les lycées professionnels.

Reste à savoir quelle attitude adopteront les partenaires sociaux, notamment la CFDT et FO qui font face depuis plusieurs jours à une base désireuse d'en découdre et mécontente de la concertation sur la réforme du droit du travail.

Signe des tensions, des heurts ont éclaté mercredi entre les forces de l'ordre et des salariés de GM&S, qui souhaitaient s'entretenir avec Emmanuel Macron lors de sa venue en Corrèze.

"On se trouvait à l'entrée du campus et il y avait un cordon de CRS. Ils nous ont gazés. Voilà la réponse de Macron", a dit à Reuters Patrick Brun, délégué syndical CGT à GM&S. (Marine Pennetier, Jean-Baptiste Vey et Caroline Paillez, édité par Yves Clarisse)