PARIS, 19 octobre (Reuters) - Le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin a rejeté mercredi les accusations de l'opposition, qui estime que le projet de budget 2017 comporte une série de "bombes à retardement" - des mesures dont le coût pèserait sur les finances de l'Etat au cours des années suivantes.

Michel Sapin, qui s'exprimait à l'Assemblée lors de l'examen par les députés de la première partie - celle des recettes - du projet de loi de finances (PLF) pour 2017, a retourné la critique contre les programmes économiques des candidats à la primaire de la droite.

A six mois de la présidentielle, la discussion du dernier budget du quinquennat de François Hollande, entamée mardi, se déroule dans une ambiance de pré-campagne.

"Les bombes à retardement il n'y en a aucune (...), c'est clair, c'est net", a dit Michel Sapin en rappelant que tout budget s'inscrit dans une programmation pluriannuelle.

"Parce qu'il y aurait une élection nous n'aurions pas le droit de nous projeter dans l'avenir, de nous projeter dans l'année qui suit ou même les deux années qui suivent ?", a-t-il lancé à l'opposition et notamment au président de la commission des Finances, Gilles Carrez, du parti Les Républicains.

Pour le ministre, le danger réside au contraire dans les programmes économiques des candidats à la primaire de la droite, qui promettent "des milliards et des milliards" de "baisses d'impôt immédiates" en reportant "des diminutions de dépenses à plus tard".

"Là est la vraie bombe à retardement, dans vos propositions", a lancé Michel Sapin.

Les députés ont ensuite engagé l'examen des 671 amendements déposés sur les 28 articles que compte la partie recettes du PLF 2017.

L'examen de cette première partie du PLF devrait s'achever vendredi, les députés se prononçant mardi prochain par un vote solennel sur les recettes. (Emile Picy, édité par Myriam Rivet)