PARIS, 3 octobre (Reuters) - Le PDG de la SNCF, Guillaume Pépy, évoque dans un entretien paru mercredi soir dans Les Echos un "pacte social" pour les cheminots, qui passera par un programme de développement de compétence et une meilleure rémunération des jeunes.

Dans le cadre de la réforme promulguée en juin par Emmanuel Macron, la SNCF cessera au 1er janvier 2020 le recrutement de nouveaux salariés au statut de cheminot.

"Il ne peut y avoir de SNCF à deux vitesses, avec les statutaires, d'un côté, et les nouveaux salariés, de l'autre. Le nouveau pacte social concernera donc tous les cheminots", explique Guillaume Pépy. "Il sera différent d'aujourd'hui, mais pas moins attractif, car sinon, nous aurions un problème de fidélisation et les meilleurs partiraient".

Guillaume Pépy dit son intention de "payer plus cher les jeunes qui débutent leur carrière" et annonce des aménagements du statut appelant des efforts des agents.

"Le futur dispositif sera motivant et attractif pour tous. Et les garanties fondamentales du statut, sur l'emploi, le droit syndical ou encore le régime de retraite, seront préservées, même si la véritable garantie de l'emploi des cheminots repose sur les compétences", explique-t-il.

Le "patron" des cheminots dit vouloir s'adapter au "choc" de la disparition prévue d'ici 2026 de 10% à 15% des 140.000 postes du fait de la digitalisation. "D'autres vont naître de la croissance du trafic et des innovations industrielles. Et 35% des postes vont voir leur contenu changer radicalement", dit-il.

L'adaptation passera, ajoute-t-il, par un programme de développement des compétences doté "de près d'un milliard d'euros".

"Et nous allons favoriser la mobilité, géographique et professionnelle, à l'intérieur mais aussi à l'extérieur du groupe, pour ceux qui voudront poursuivre un autre projet", explique encore Guillaume Pépy.

Le dirigeant avait assuré cet été que le groupe ne prévoyait aucun plan social. (Elizabeth Pineau)