PARIS, 7 octobre (Reuters) - Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi soir qu'il soumettrait à référendum, s'il est élu président en 2017, ses propositions contestées de suspendre le regroupement familial et de placer en rétention administrative des personnes fichées "S" représentant une menace potentielle.

Invité du journal de 20 heures de France 2, l'ancien président a choisi l'opposition frontale avec Alain Juppé, favori de la primaire d'investiture à droite, en mettant en avant deux mesures de son programme, que le maire de Bordeaux rejette, sous le sceau gaulliste de la "souveraineté populaire".

Alain Juppé avait estimé en août dernier dans un entretien au Figaro que la suspension du regroupement familial n'était pas "une attitude humaine". Quant aux "fichés S", s'il juge fondé leur placement en rétention dans l'hypothèse d'une menace, il exige une intervention de l'autorité judiciaire en amont. Nicolas Sarkozy souhaite un contrôle a posteriori du juge.

L'automaticité du regroupement familial, instaurée en 1974 en France, est "un débat sensible, fort, grave, important : je pense qu'il doit être tranché par les Français", a dit Nicolas Sarkozy sur France 2.

"Je poserai donc par référendum cette question le jour du deuxième tour des législatives, le 18 juin 2017 : Est-ce que les Français sont d'accord pour que nous supprimions, nous suspendions le droit automatique au regroupement familial tant que l'Europe ne s'est pas dotée de frontières dignes de ce nom et d'une politique européenne migratoire?"

Deuxième question, posée le même jour : "Etes-vous d'accord, à l'image de ce que font nos amis britanniques, pour que le ministre de la Sécurité puisse décider de la mise en internement administratif des fichés S les plus dangereux?"

"Je vais rendre la parole à la souveraineté populaire", a lancé l'ancien président.

"Donner la parole au peuple, sur des sujets aussi importants, c'est faire le choix de la démocratie", a-t-il souligné. (Sophie Louet)