La croissance en France devrait se redresser pendant la seconde moitié de l'année 2016, après un deuxième trimestre marqué par une contraction de 0,1% du produit intérieur brut (PIB), prévoit l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Dans son dernier point de conjoncture, publié jeudi, l'Insee anticipe une croissance de 0,2% au troisième trimestre et de 0,4% au quatrième trimestre.

"Associée aux politiques d'allégement du coût du travail, la croissance générerait environ 165.000 emplois en 2016; ce serait suffisant pour que le taux de chômage baisse de 0,4 point sur l'année", à 9,8%, estime Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l'Insee.

Par ailleurs, "la consommation des ménages regagnerait du tonus au cours du second semestre" et devrait augmenter de 1,5% sur l'année, soit un peu moins vite que le pouvoir d'achat, attendu en progression de 1,8%, estime l'Institut.

L'inflation devrait elle aussi se redresser pour atteindre 0,6% en décembre, "du fait de sa composante énergétique".

Malgré l'amélioration attendue, Dorian Roucher, chef de la division Synthèse conjoncturelle, souligne que l'économie française reste à la traîne de la zone euro, dont la croissance est attendue à 1,6% cette année. "Comparativement à ses voisins, le frein de l'économie française reste le commerce extérieur", souligne-t-il. Ce dernier devrait peser à hauteur de 0,4 point de pourcentage sur la croissance française en 2016.

Par ailleurs, l'Insee met en garde contre divers aléas politiques cette année et l'année prochaine. "Avant même les échéances électorales françaises et allemandes en 2017, la fin de l'année 2016 sera marquée par plusieurs rendez-vous politiques importants de part et d'autre de l'Atlantique : la constitution d'un gouvernement en Espagne, le référendum constitutionnel en Italie et l'élection présidentielle américaine. Chacune de ces échéances pourrait générer des incertitudes supplémentaires et de l'attentisme de la part des investisseurs."

Le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de leur pays de l'Union européenne devrait également provoquer de l'attentisme sur les marchés, même si l'impact du Brexit sur la zone euro ne devrait pas être significatif, ajoute l'institut.

-Valérie Venck, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75; valerie.venck@dowjones.com ed : LBO