* Intensification des combats à Alep après trois jours de calme

* La première frappe d'après la trêve a touché le sud-ouest d'Alep

* Pas encore d'évacuation sanitaire dit l'Onu (Actualisé avec intensification des combats)

par Lisa Barrington

BEYROUTH, 22 octobre (Reuters) - De durs combats et des frappes aériennes ont rompu samedi la troisième journée des quatre jours de trêve unilatérale observée par la Russie à Alep en Syrie, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Le premier bombardement aérien, syrien ou russe, sur la grande ville du nord de la Syrie depuis le début de la pause dans les hostilités observée depuis jeudi par les avions russes, alliés de l'armée syrienne, a touché un point important sur la ligne de front dans le sud-ouest de la ville.

Les affrontements et les tirs d'obus, qui s'étaient poursuivis toute la journée sur les lignes de front se sont intensifiés en fin de journée, ont signalé un témoin et l'OSDH.

Jusqu'ici, la Russie annonçait chaque jour qu'elle respecterait le jour suivant des périodes de calme pendant la journée, pour dit-elle, permettre aux civils et aux rebelles de quitter la ville assiégée, mais aucune annonce en ce sens n'a été faite samedi.

Et, s'il y a eu des combats pendant les nuits qui ont suivi chacun des cessez-le-feu en journée, la soirée de samedi a vu des combats bien plus durs ainsi que les premières frappes aériennes.

Alep, qui était la ville la plus peuplée de Syrie avant la guerre, est désormais divisée entre les quartiers tenus par le gouvernement syrien, plutôt à l'ouest, et ceux tenus par les insurgés, à l'est.

Une fois encore, les évacuations médicales et la livraison d'aide humanitaire aux zones tenues par les rebelles n'ont pu avoir lieu samedi, ont indiqué les Nations unies.

Les insurgés disent ne pas pouvoir accepter le cessez-le-feu, qui selon eux n'atténue en rien la situation de ceux qui ont choisi de rester dans la partie orientale de la ville. La pause décrétée par Moscou vise, à les en croire, à vider la ville des opposants au régime.

L'armée syrienne et la Russie ont invité les habitants et les insurgés de l'est d'Alep à quitter la ville par des couloirs prévus à cet effet, mais très peu de rebelles et de civils ont semble-t-il quitté la ville.

"Personne n'est parti via les couloirs. Le petit nombre de personnes qui ont tenté de le faire ont été la cible de pilonnages le long de la zone de couloirs et n'ont pas pu partir", a déclaré Zakaria Malahifji, un responsable du groupe rebelle Fastakim, présent dans la ville. (Avec Maria Kiselyova à Moscou et Stephanie Nebehay à Genève; Eric Faye et Danielle Rouquié pour le service français)