SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION, 25 novembre (Reuters) - Le préfet de La Réunion a levé dimanche l’interdiction de circulation nocturne instaurée cinq jours plus tôt dans les principales villes de l’île, évoquant un "retour au calme progressif" après plusieurs nuits de violences urbaines depuis le 17 novembre.

Une porte-parole anonyme des «Gilets jaunes» réunionnais a pour sa part annoncé dimanche soir un durcissement du mouvement.

«Les barrages seront maintenus et toutes les grandes surfaces seront bloquées», a-t-elle déclaré sur Réunion la Première, la radio du service public, avant de poser comme condition à l’ouverture de négociations avec la ministre des Outre-Mer Annick Girardin, «la retransmission en direct des discussions».

Le mouvement de contestation des «Gilets jaunes » réunionnais est peu structuré, sans leader et refuse toute médiation politique et syndicale.

Annick Girardin prépare sa venue dans l’île mais souhaite défendre auparavant le projet gouvernemental de budget de l’Outre-Mer devant le parlement, en début de semaine à Paris.

Dimanche, les barrages routiers dressés sur les axes principaux pour la neuvième journée consécutive étaient moins nombreux que les jours précédents. Quelques grandes surfaces ont ouvert leurs portes et des marchés ont pu se tenir.

De longues files d’automobiles étaient encore visibles dimanche en fin d’après-midi à Saint-Denis devant les quelques stations-service en mesure de délivrer du carburant. Trente stations avaient été approvisionnées dans la nuit, dans toute l’île mais certaines d’entre elles sont tombées en rupture de stock au bout de quelques heures.

Si les élèves du premier et du second degrés sont de nouveau invités à rester chez eux, lundi sera «une journée de pré-rentrée» dans les établissements scolaires, où tous les personnels sont invités à rejoindre leur poste par le rectorat.

De même à l’Université de La Réunion, où la reprise de l’enseignement est «envisagée à partir de mercredi".

Le réseau départemental de transport en commun a également annoncé la reprise de ses activités lundi, tout comme divers services publics municipaux. Ces décisions avaient été rendues publiques avant l’annonce du durcissement du mouvement.

La desserte aérienne de l’île reste assurée, les compagnies bouleversant leurs programmes de vols pour s’adapter à la fermeture quotidienne de l’aéroport international de Saint-Denis dès 16h00. L’accès au port de commerce de La Réunion est pour sa part bloqué par un barrage depuis le 19 novembre. (Bernard Grollier, édité par Yann Le Guernigou)