ATHÈNES (Reuters) - Le parti conservateur au pouvoir en Grèce Nouvelle Démocratie, dirigé par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, est arrivé en tête des élections législatives de dimanche mais ne disposera pas de la majorité absolue pour former un gouvernement, selon un sondage réalisé à la sortie des urnes.

Si ce résultat est confirmé, les partis politiques grecs, profondément divisés, auront neuf jours pour trouver des partenaires en vue de former une coalition gouvernementale, faute de quoi de nouvelles élections seront convoquées dans un mois environ.

Selon le sondage réalisé par six agences, Nouvelle Démocratie obtiendrait entre 36% et 40% des voix, suivie par le parti de gauche Syriza de l'ancien chef du gouvernement Alexis Tsipras, crédité de 25% à 29% des suffrages.

En Grèce, les élections générales ont lieu tous les quatre ans pour élire les 300 membres du Parlement.

Les sondeurs estiment qu'un parti aurait besoin de plus de 45% pour l'emporter, ce qui ne s'est pas vu depuis les victoires écrasantes du socialiste Andreas Papandreou dans les années 1980 et au début des années 1990.

La crise du coût de la vie a dominé la campagne, les candidats ayant tenté de s'attirer les faveurs des électeurs en s'engageant à augmenter le salaire minimum et à créer des emplois.

La flambée des prix a eu un impact profond sur les Grecs, dont le niveau de vie a par ailleurs souffert de la crise de la dette qui dure depuis dix ans. La Grèce a failli sortir de l'euro au plus fort de cette crise, en 2015.

Kyriakos Mitsotakis, élu en 2019, s'est montré confiant dans sa capacité à obtenir le soutien des quelque 10 millions de Grecs.

"Aujourd'hui, la responsabilité du gouvernement du pays a été transmise à vous, le peuple, mais je suis certain que demain, un jour encore meilleur se lèvera pour notre pays", a-t-il dit aux journalistes après avoir voté.

Son gouvernement a toutefois dû faire face à l'indignation provoquée par l'accident ferroviaire du 28 février, qui a fait 57 morts, et par un scandale d'écoutes téléphoniques visant des hommes politiques.

(Reportage complémentaire de Deborah Kyvrikosaios et Tzina Kalovyrna, version française Camille Raynaud et Benjamin Mallet)

par Renee Maltezou et Lefteris Papadimas