BERLIN, 29 janvier (Reuters) - Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle, qui ne cache pas son homosexualité, a dit à l'ambassadeur de Russie à Berlin tout le mal qu'il pense du projet de loi "contre la propagande homosexuelle" en discussion à la Douma.

Lors d'une rencontre lundi soir, le ministre des Affaires étrangères a dit à Vladimir Grinine que si ce texte était adopté, il nuirait aux relations entre la Russie et l'Europe, rapporte mardi le site internet du magazine Spiegel.

Westerwelle, ajoute le Spiegel, a précisé qu'il parlait ainsi "en tant qu'ami de la Russie", désireux de voir Moscou mieux défendre les droits de l'homme et la démocratie.

Vendredi dernier, les députés russes ont adopté à la quasi-unanimité un projet de loi qui vise à interdire la promotion d'événements relatifs à l'homosexualité sous peine d'amendes. Un seul député a voté contre mais les passions se sont exacerbées à l'extérieur du Parlement, où la police a arrêté 20 militants pro-gays qui tentaient d'organiser un "kiss-in".

Le texte doit encore fait l'objet de deux lectures à la Douma puis être approuvé par le Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement, avant d'être ratifié par Vladimir Poutine.

Le département d'Etat américain a déclaré que les Etats-Unis étaient "profondément préoccupés" par ce projet de loi de nature, selon eux, à porter atteinte à la liberté d'expression et de réunion en Russie. (Gareth Jones, Guy Kerivel pour le service français)