(actualisé avec OMS)

CONAKRY, 1er avril (Reuters) - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a relativisé mardi l'ampleur de l'épidémie de fièvre Ebola, alors même que Médecins sans frontières (MSF) avait la veille estimé qu'elle était sans précédent.

Le nombre de cas présumés et confirmés en Guinée s'élève à 122, dont 80 mortels. Certains cas ont été signalés dans la capitale Conakry. Au Liberia voisin, on a dénombré sept cas suspects ou confirmés, dont quatre mortels.

Prié de dire si l'épidémie en cours en Afrique de l'Ouest était effectivement sans précédent, le porte-parole de l'OMS Gregory Hartl a indiqué qu'il y avait eu des foyers beaucoup plus importants par le passé en République démocratique du Congo (RDC) et en Ouganda.

"C'est encore relativement restreint. Les plus grandes épidémies représentent plus de 400 cas", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Genève, en ajoutant que ce n'était pas la première fois que des cas étaient signalés dans une capitale, puisqu'il y en avait déjà eu à Libreville, au Gabon, dans les années 1990.

"Nous faisons face à une épidémie d'une ampleur inédite dans la répartition des cas à travers le pays", avait estimé lundi Mariano Lugli, coordinateur de MSF à Conakry.

"Cette propagation géographique est préoccupante parce qu'elle complique considérablement la tâche des organisation qui travaillent à l'endiguement de l'épidémie", a-t-il ajouté.

Le Sénégal a fermé samedi sa frontière terrestre avec la Guinée et suspendu la tenue des marchés hebdomadaires près de la frontière. Le Sénat du Liberia a estimé mardi que le gouvernement de Monrovia devait proclamer l'état d'urgence, qui entraînera la fermeture des frontières.

"Le Liberia doit fermer ses frontières avec les trois pays limitrophes: Guinée, Sierra Leone et Côte d'Ivoire", a déclaré à Reuters le sénateur Sando Johnson.

Le virus Ebola, qui ne s'était jamais répandu aussi largement en Afrique de l'Ouest, a tué plus de 1.500 personnes depuis la découverte des premiers cas en 1976 dans l'actuelle République démocratique du Congo.

Il n'existe actuellement ni vaccin ni traitement pour cette maladie qui commence par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires, avant de dégénérer en vomissements, diarrhées et saignements. (Saliou Samb, Nicolas Delame et Eric Faye pour le service français)