PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse lundi à l'ouverture mais la prudence pourrait limiter les écarts, le sentiment de marché restant influencé à la fois par les anticipations de resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et par l'impact du variant Omicron du coronavirus.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,25% pour le CAC 40 à Paris, de 0,32% pour le Dax à Francfort, de 0,34% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,42% pour l'EuroStoxx 50.

Le marché parisien a gagné 0,93% la semaine dernière mais l'indice européen Stoxx 600 a cédé 0,32% après une clôture dans le rouge vendredi en réaction au rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis et à la première estimation de l'inflation dans la zone euro (+5% sur un an en décembre).

Le rapport sur l'emploi américain, qui montre des créations d'emplois inférieures aux attentes mais aussi une baisse du taux de chômage et une hausse soutenue des salaires, a conforté le scénario d'un relèvement des taux d'intérêt de la Fed d'ici mars, qui pourrait amener la banque centrale américaine à entamer plus tôt que prévu la réduction de son bilan.

"Le délai déjà court entre le relèvement des taux et la réduction du bilan semble être en train de se réduire", souligne Stephen Gallagher, économiste de Société générale, dans une note. "Une hausse de taux avancée conduirait probablement à une réduction du bilan en milieu d'année."

Du côté de la Banque centrale européenne, Isabel Schnabel, l'une des membres du directoire, a déclaré samedi que la BCE pourrait réagir si la hausse des prix de l'énergie persistait.

Le prochain grand rendez-vous pour les investisseurs est fixé à mercredi avec les statistiques mensuelles des prix à la consommation américains, dont la hausse en rythme annuel pourrait atteindre 7% selon le consensus Reuters.

La semaine sera aussi animée par les auditions de Jerome Powell et Lael Brainard au Sénat avant le probable renouvellement de leur mandat à la tête de la Réserve fédérale.

Les marchés continuent par ailleurs de surveiller l'évolution des tensions géopolitiques, notamment au Kazakhstan et surtout en Ukraine, l'un des grands sujets à l'ordre du jour du sommet USA-Russie cette semaine.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse vendredi après la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis.

L'indice Dow Jones a cédé 0,01%, ou 4,81 points, à 36.231,66, le Standard & Poor's 500 a perdu 19,02 points, soit 0,41%, à 4.677,03 et le Nasdaq Composite a reculé de 144,96 points (-0,96%) à 14.935,90 points.

Les valeurs technologiques ont une nouvelle fois été pénalisées par la perspective d'une hausse du coût du crédit tandis que les financières en ont profité.

Sur l'ensemble de la semaine, le S&P a perdu 1,87%, le Dow 0,29% et le Nasdaq 4,53%, sa plus forte baisse hebdomadaire en pourcentage depuis la fin février 2021.

Les contrats à terme suggèrent pour l'instant une quasi-stabilité pour le Dow Jones et une légère hausse pour le S&P comme pour le Nasdaq.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo est restée fermée, la journée étant fériée au Japon.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai a fini la journée en hausse de 0,39% et le CSI 300 a gagné 0,45%, grâce entre autres aux valeurs technologiques: l'indice STAR a pris 0,98% en réaction aux déclarations des autorités boursières sur leur volonté de réformer ce marché et d'améliorer sa liquidité.

À Hong Kong, où le Hang Seng progresse de 0,93%, le groupe immobilier Shimao Group bondit de 22,13% après les informations selon lesquels il a mis en vente tous ses projets de construction.

CHANGES/TAUX

Le dollar, qui vient d'enchaîner trois semaines consécutives de repli, est bien orienté face aux autres grandes devises (+0,21%), un mouvement favorisé à la fois par les anticipations de hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale et par les tensions géopolitiques du moment.

L'euro revient à 1,1334 dollar (-0,22%), effaçant la moitié environ de ses gains de vendredi.

Côté obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, est en très légère hausse dans les premiers échanges à -0,035% après avoir bondi de plus de 13 points de base la semaine dernière, sa plus forte hausse hebdomadaire depuis juin 2020.

Sur le marché américain le dix ans a fini vendredi à 1,7655% après avoir atteint en séance, à 1,801%, son plus haut niveau depuis deux ans.

PÉTROLE

Les cours du brut restent orientés à la hausse après une progression de 5% la semaine dernière, toujours soutenus par les risques liés aux tensions au Kazakhstan et par la diminution temporaire de la production libyenne.

Le Brent gagne 0,22% à 81,93 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,19% à 79,05 dollars.

AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L'AGENDA DU 10 JANVIER

(Rédigé par Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand