PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse prudente vendredi, les investisseurs semblant vouloir croire encore à la capacité de la diplomatie à éviter un conflit armé en Ukraine.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,04% pour le CAC 40 à Paris, de 0,2% pour le Dax à Francfort, de 0,31% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,18% pour l'EuroStoxx 50.

Le CAC 40 affiche pour l'instant un repli de 0,9% depuis le début de la semaine et l'indice européen Stoxx 600 a reculé de 1,07% en quatre séances.

Le département d'Etat américain a annoncé que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait accepté une invitation à rencontrer la semaine prochaine son homologue russe, Sergueï Lavrov, à condition que la Russie n'envahisse pas l'Ukraine.

Moscou, de son côté, a fait état du départ de Crimée de certaines unités militaires après la fin des manoeuvres organisées dans la région.

Mais la tension reste très élevée dans l'est de l'Ukraine, où les rebelles prorusses accusent les forces gouvernementales de tirs d'artillerie contre un village tandis que Kiev dit avoir enregistré 60 violations des accords de cessez-le-feu par les séparatistes en 24 heures.

Pour l'instant, la perspective d'une poursuite des efforts diplomatiques "devrait permettre une ouverture en légère hausse en Europe, en partant du principe que si les Etats-Unis et la Russie continuent de discuter, la probabilité d'une guerre est pour l'instant diminuée", explique Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Sur le front monétaire, les spéculations sur la stratégie de la Réserve fédérale américaine continuent: jeudi, James Bullard, le président de la Fed de St. Louis, s'est redit favorable à une hausse de taux de 100 points de base d'ici juillet pour endiguer l'inflation et son homologue de Cleveland, Loretta Mester, a jugé que le rythme des hausses devrait être plus rapide que lors des précédents cycles de resserrement monétaire.

Plusieurs autres responsables de la banque centrale américaine doivent s'exprimer dans la journée.

La séance parisienne sera par ailleurs de nouveau animée par les résultats, avec entre autres le retour aux bénéfices de Renault, le chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes d'Hermès et le projet de recapitalisation de 2,5 milliards d'euros d'EDF.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en forte baisse jeudi en raison du regain de tension dans la crise ukrainienne, l'aversion au risque ayant conduit les investisseurs à se détourner des marchés actions pour privilégier l'or et les obligations.

L'indice Dow Jones a abandonné 622,24 points, soit 1,78%, à 34.312,03, le Standard & Poor's 500 a perdu 94,75 points (-2,12%) à 4 380,26 et le Nasdaq Composite a cédé 407,38 points (-2,88%) à 13 716,72.

Le secteur des hautes technologies a cédé 3,06% et celui de la finance 2,41% avec la baisse des rendements obligataires.

Celui de la distribution, au contraire, a été tiré par la hausse de 4% de Walmart, qui a annoncé prévoir pour 2022 un chiffre d'affaires et un bénéfice aux Etats-Unis supérieurs aux attentes.

Le fabricant de semi-conducteurs Nvidia a chuté de 7,5% malgré une prévision de chiffre d'affaires au-dessus des attentes, les opérateurs retenant plutôt la stagnation de ses marges brutes et son exposition au marché des cryptomonnaies.

Les contrats à terme sur indices suggèrent pour l'instant un rebond d'au moins 0,5% à l'ouverture.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée sur un repli de 0,41%, l'annonce de la rencontre Blinken-Lavrov la semaine prochaine lui ayant permis de regagner un peu de terrain alors qu'il avait perdu jusqu'à 1,62% en matinée. Sur l'ensemble de la semaine, le marché japonais a reculé de 2,07%.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai a gagné 0,66% et le CSI 300 0,48%.

CHANGES/TAUX

Le dollar est pratiquement inchangé face aux autres grandes devises (-0,03%), sur fond de recul du yen et du franc suisse, qui perdent un peu de leur attrait de valeurs refuges.

L'euro se traite à 1,1369 dollar.

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain remonte un peu à 1,9877% après une chute de près de sept points de base jeudi, conséquence du repli massif sur les valeurs refuges.

Les rendements européens sont eux aussi en hausse dans les premiers échanges, à 0,242% pour le Bund allemand à dix ans.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est orienté à la baisse et s'achemine vers leur première performance hebdomadaire négative en neuf semaines, la perspective du retour du brut iranien sur le marché international continuant de peser sur la tendance.

Le Brent abandonne 0,38% à 92,62 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 0,54% à 91,26 dollars.

Ils avaient déjà perdu près de 2% jeudi.

OR

L'interruption du mouvement de repli sur les actifs refuges fait retomber le cours de l'once d'or sur le marché spot sous 1.900 dollars, un seuil qu'il avait franchi jeudi pour la première fois depuis huit mois.

(édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand