Après avoir soutenu le retrait du président américain de l'époque, Donald Trump, de l'accord nucléaire iranien de 2015 qu'il jugeait trop limité, Israël s'est pareillement prononcé contre la réintroduction souhaitée par l'actuelle administration américaine.

Samedi, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne ont déclaré avoir de "sérieux doutes" sur les intentions de l'Iran après qu'il ait tenté de lier une reprise de l'accord à la fermeture des enquêtes des chiens de garde de l'ONU sur les traces d'uranium dans trois de ses sites nucléaires.

Téhéran a qualifié la déclaration européenne de "non constructive".

"À l'heure actuelle, il semble qu'un accord nucléaire avec l'Iran ne sera pas signé, au moins jusqu'après les élections de mi-mandat (américaines)", a déclaré le responsable israélien aux journalistes sous couvert d'anonymat.

Certains commentateurs israéliens ont vu dans cette remarque une anticipation de la réticence du président américain Joe Biden à conclure un accord suffisamment proche du vote pour que ses rivaux républicains puissent l'utiliser dans leurs campagnes nationales contre son parti démocrate.

En informant le cabinet israélien dimanche, le Premier ministre Yair Lapid a remercié les puissances européennes "pour leur position franche".

"Israël mène une campagne diplomatique fructueuse pour stopper l'accord nucléaire et empêcher la levée des sanctions contre l'Iran", a-t-il déclaré. "Ce n'est pas encore terminé. La route est longue. Mais il y a des signes encourageants."

L'Iran, qui nie vouloir se doter de l'arme nucléaire, a, depuis le retrait des États-Unis, violé l'accord de 2015 en intensifiant l'enrichissement de l'uranium, un processus qui peut créer du combustible pour les bombes à terme.

Israël n'est pas partie aux pourparlers de Vienne. Mais ses inquiétudes concernant l'Iran et ses menaces de prendre des mesures militaires contre son ennemi juré s'il juge que la diplomatie est une impasse maintiennent les capitales occidentales attentives.