(Actualisé avec cours de Bourse)

ROME, 28 janvier (Reuters) - L'Italie est prête à lancer dans deux mois un mécanisme pour aider les banques du pays à se défaire de leurs créances douteuses et ne prévoit pas de mettre une limite au montant de la dette que l'Etat peut garantir dans le cadre de cette initiative, a dit à Reuters un haut fonctionnaire du Trésor.

Cette nouvelle n'a pas empêché les banques transalpines de souffrir à nouveau en Bourse, leur indice cédant 5,74%.

Les banques sont pénalisées par des craintes de la nécessité pour elles d'augmenter leur capital. La plus fragile d'entre elles, Banca Monte dei Paschi di Siena, a perdu plus de 40% de sa valeur depuis fin 2015 et a encore cédé jeudi 7,88%.

Monte Paschi et Popolare di Milano (-9,81%) ont vu leur cotation suspendue pendant la séance.

Banco Popolare a perdu 5,8%, UBI Banca 5,85% et UniCredit 6,48%.

Avec le mécanisme en préparation, les banques qui cèdent leurs créances douteuses sous la forme de titres seront en mesure d'acheter une garantie de l'Etat dans la tranche la moins risquée de la dette titrisée.

Le coût de la garantie a été estimé à environ 90 points de base pour les trois premières années et devrait augmenter par la suite, a dit le directeur général du Trésor, Alessandro Rivera.

La Commission européenne et l'Italie ont conclu mardi soir un accord sur des mesures permettant aux banques italiennes de céder une partie de leurs quelque 200 milliards d'euros de créances douteuses, mettant ainsi un terme à près d'un an de négociations parfois tendues.

Ces créances douteuses, qui se sont accumulées durant une période de récession qui s'est étalée de 2012 à 2014, ont immobilisé le capital des banques et ont réprimé une activité de crédit qui serait bien utile pour étayer une reprise économique fragile.

Le gouvernement italien a pris des mesures pour accélérer la reprise du crédit mais ses ambitions se sont heurtées aux nouvelles règles sur les aides publiques introduites en Europe après la crise financière afin de protéger le contribuable.

En réduisant les coûts de financement de l'acquéreur de ces créances douteuses, la garantie de l'Etat doit aider les banques à les céder à un prix plus élevé, réduisant ainsi le risque de charges liées à des dépréciations desdites créances. (Giuseppe Fonte; Claude Chendjou pour le service français, édité par Patrick Vignal)