La Development Bank of Japan (DBJ), principal créancier, mise sur un dépôt de bilan pour régler des différends liés aux actionnaires et aux syndicats de JAL, précise le quotidien.

La banque publique a par la suite annoncé mercredi qu'elle doublait la ligne de crédit allouée à la compagnie pour la porter à 200 milliards de yens (1,5 milliard d'euros), afin de lui permettre de continuer de fonctionner d'ici sa restructuration.

La DBJ s'est refusé à commenter l'article du Nikkei. Le ministère des Finances a fait savoir que la banque prendrait elle-même sa décision dans le dossier JAL.

L'article a fait chuter le titre du premier transporteur asiatique en termes de chiffre d'affaires, qui a fini en recul de près de 7% à la Bourse de Tokyo.

L'action a connu de violentes fluctuations ces dernières semaines, au gré des rumeurs entourant le plan de redressement envisagé par les autorités et le fonds public de restructuration des entreprises (Etic).

Son cours a progressé de 34% sur les deux séances de lundi et mardi après une intervention du gouvernement auprès de la DBJ en faveur de la compagnie. Ce rebond faisait suite à une chute de 24% lors du dernier jour de cotation de 2009.

L'action JAL a perdu les deux tiers de sa valeur en 2009.

"UN PAS DE PLUS VERS LA FAILLITE"

"Mon sentiment, au vu des informations (de mercredi) est que JAL a fait un pas de plus vers une procédure de faillite sous supervision judiciaire", juge Ryouta Himeno, analyste spécialisé dans les transports chez Mitsubishi UFJ Securities.

"L'action JAL est devenu un jouet."

Selon des sources interrogées par Reuters, l'Etic a proposé une procédure de faillite comme moyen le plus transparent de mener à bien le sauvetage de Japan Airlines, et tente désormais de convaincre les créanciers du groupe.

Mais un placement sous le régime de la loi sur la réhabilitation des entreprises, équivalent du Chapitre 11 aux Etats-Unis, ferait chuter la valeur des actions JAL et impliquerait davantage de pertes pour les créanciers qu'un redressement sans recours à la justice.

Le patron de Japan Airlines s'était dit hostile à une procédure de dépôt de bilan dans le cadre d'un plan de restructuration sous supervision de l'Etat.

JAL, déjà refinancée à trois reprises par des organismes publics depuis 2001, est handicapée par une dette qui avoisine 12 milliards d'euros et par le fait que plusieurs dizaines de ses liaisons aériennes sont déficitaires.

Elle a reçu ces dernières semaines des propositions d'aide financière des compagnies américaines Delta Air Lines et American Airlines et doit annoncer son choix dans les jours prochains.

Mercredi, American Airlines a dit être prêt à améliorer son offre d'investir 1,1 milliard de dollars (767 millions d'euros) dans JAL, même en cas de dépôt de bilan.

"Nous voulons faire preuve de souplesse concernant notre capacité à améliorer notre offre, et nous avons été constamment en contact avec Japan Airlines à ce sujet", a dit à Reuters Will Ris, haut responsable d'American Airlines.

Nobuhiro Kubo et Nathan Layne, version française Jean Décotte, édité par Dominique Rodriguez