Si la stratégie de Cedric de Fonclare, gérant du fonds Jupiter GF European Opportunities chez Jupiter Asset Management, relève purement du stock-picking, il prend cependant certains éléments macro-économiques en compte pour déterminer où se trouvent les opportunités. Du fait d'une conjoncture domestique difficile et, à son avis, d'un manque d'opportunités crédibles, le gérant est aujourd'hui très prudent concernant l'Europe du Sud. De plus, les quelques entreprises de cette région ayant une portée internationale sont, selon lui, surévaluées.

Il en résulte une sous-pondération sur les pays d'Europe du Sud, et une surpondération structurelle sur les pays au coeur de l'Europe, notamment sur la Scandinavie, l'Allemagne et la Suisse.

Ceci est conforté par la deuxième grande thématique du fonds, qui est de capter la croissance internationale. « Le coeur de l'Europe est encore un vivier d'opportunités d'investissement et d'entreprises aux ramifications internationales », explique le gestionnaire d'actifs.

Dans les mois à venir, le contexte ne devrait pas beaucoup changer : nous sommes et resterons encore dans un vaste processus de désendettement en Europe et dans les pays développés, et il n'y aura pas non plus de réduction rapide du risque d'interventionnisme politique sur certains secteurs, comme les services de bien public par exemple. Il faut donc, selon Cedric de Fonclare, rester sur des secteurs qui ne risquent pas d'être dans la visée des politiciens.

Concernant le cas spécifique des valeurs financières, cette stratégie conduit à privilégier les banques pan-européennes au détriment de leurs pairs de la zone euro. Ces dernières restent sous-capitalisées et trop dépendantes des économies moroses de la zone. Il pense que les perspectives sont bien meilleures pour les banques scandinaves, suisses et quelques banques britanniques.

Pour capter la croissance internationale, le gérant se concentre sur des valeurs qui ont été capables de générer une croissance supérieure à la croissance du PIB, mais qui ont aussi un bilan sain. Cette approche par la qualité a été payante par le passé et reste selon lui un facteur clé pour les années à venir.

« Dans un environnement de croissance faible, si vous n'avez pas la bonne organisation, le bon bilan, le bon management avec l'implication adéquate, le bon accès au marché, il est extrêmement difficile de gagner des parts de marchés », souligne Cedric de Fonclare.