par Alexandre Boksenbaum-Granier

Le promoteur immobilier a dégagé un bénéfice net de 18,1 millions d'euros l'an dernier, contre une perte de 29,8 millions d'euros un an plus tôt. Son chiffre d'affaires est ressorti stable (+0,1%) à 935,7 millions d'euros.

"(En) 2008, on avait pris un certain nombre de mesures compte tenu de la crise extrêmement importante de l'immobilier, ces mesures consistaient essentiellement à abandonner à l'époque un certain nombre de projets, à redéfinir une offre commerciale différente de celle que nous avions, ensuite à réaménager notre dette et (...) à retrouver un portefeuille foncier de qualité", a déclaré à Reuters Guy Nafilyan, PDG de K&B.

"Toutes ces mesures que nous avons prises fin 2008 et que nous avons évidemment accélérées en 2009 portent évidemment leurs premiers résultats en 2010 (...) ce qui nous amène à avoir un résultat positif cette année."

De fait, la marge brute a progressé l'an dernier de 28,4%, pour atteindre 163,4 millions d'euros, soit 17,5% du chiffre d'affaires du groupe, contre 13,6% un an plus tôt, tandis que le coût de l'endettement a reculé à 29,7 millions d'euros, contre 38,8 millions d'euros un an auparavant grâce à la réduction de l'endettement du groupe.

ENDETTEMENT "EXTRÊMMENT CONFORTABLE"

La dette financière nette du promoteur est ainsi passée de 268,5 millions d'euros à fin novembre 2009, à 211,7 millions d'euros en 2010.

Un niveau d'endettement que Guy Nafilyan juge "extrêmement confortable" et "raisonnable" en soulignant que son groupe restera vigilant pour que les charges opérationnelles restent autour de 10% de son chiffre d'affaires (10,3% en 2010).

Pour 2011, le groupe espère enregistrer une croissance de l'ordre de 10% de son chiffre d'affaires et vise un résultat net plus que doublé sous l'effet, notamment, de l'amélioration du taux de marge brute et de la bonne maîtrise des charges opérationnelles et des frais financiers.

"2011 se présente avec des fondamentaux qui sont bons (...) aujourd'hui il y a très peu d'offres sur le marché et il y aura encore très peu d'offres jusqu'à la fin du premier semestre 2011 (...), les prix eux-mêmes devraient progresser faiblement en 2011 (+2 à 3%) (et) les mesures gouvernementales qui ont été prises sont toujours favorables à la construction" a dit le PDG.

"La seule inconnue de 2011 ce sont les taux d'intérêt. Ils avaient considérablement baissé tout au long de l'année 2010 (...) notre sentiment c'est qu'ils vont progresser faiblement et en tout cas n'affecteront pas le taux d'effort de nos clients."

Le groupe, dont le carnet de commandes s'élevait à 1,02 milliard d'euros (+35%) à fin novembre, a vu ses réservations de logements augmenter en 2010 de 41,3% en valeur, à 1,39 milliard d'euros, et de 38,6% en volume.

Le taux d'écoulement mensuel moyen des opérations nouvelles s'est quant à lui élevé à 35%.

Interrogé sur le projet de taxation des plus-values sur les résidences principales dont la valeur dépasse 1,2 million d'euros, Guy Nafilyan a répondu : "C'est un non sens. C'est un très mauvais signal pour les propriétaires."

"Ou les gens vont garder leur bien et on va bloquer le marché de ce que l'on appelle des deuxièmes acquéreurs ou ils vont augmenter le prix de leur bien pour récupérer le montant de la plus-value qu'ils vont payer et donc on va faire augmenter les prix des logements anciens."

L'action Kaufman & Broad a terminé jeudi en repli de 2,22% à 24,25 euros avant la publication des résultats annuels.

Edité par Matthieu Protard