ALMATY, 9 janvier (Reuters) - Un certain nombre de "sites stratégiques" au Kazakhstan sont sous le contrôle de l'alliance militaire dirigée par la Russie destinée à rétablir l'ordre, a indiqué dimanche le bureau de la présidence, alors que le pays est confronté aux pires violences depuis son accession à l'indépendance il y a trente ans.

Des dizaines de personnes ont été tuées depuis le début des manifestations dans l'ancienne république soviétique, tandis que des centaines de manifestants ont été placées en détention. Plusieurs bâtiments publics ont été incendiés.

Vendredi, le président du Kazakhstan, Kassim-Jomart Tokaïev, a autorisé les forces de l'ordre à ouvrir le feu sans sommation pour mettre fin aux désordres générés par, ce qu'il a appelé, des "terroristes".

A la demande du président Kassim-Jomart Tokaïev, Moscou a envoyé des troupes pour aider le pouvoir kazakh à rétablir l'ordre dans le cadre de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), qui lie la Russie, l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan.

"Un certain nombre de sites stratégiques ont été placés sous la protection du contingent de maintien de la paix des États membres de l'OTSC", a déclaré le bureau de la présidence, sans préciser les sites concernés.

Les autorités kazakhes ont indiqué que 5.800 personnes ont été arrêtées en lien avec les violences, dont un "nombre significatif" d'étrangers.

Elles assurent que la situation est stabilisée dans toutes les régions.

Des manifestations violentes ont éclaté cette semaine au Kazakhstan sur fond d'inflation et de hausse des prix de l'énergie.

Selon l'agence de presse russe Sputnik, 164 personnes, dont deux enfants, ont été tuées au cours des violences.

Les autorités kazakhes ont annoncé samedi l'arrestation de Karim Massimov, ancien chef du comité de sécurité nationale du Kazakhstan, pour soupçons de trahison. (Reportage Gabrielle Tetrault-Farber, version française Matthieu Protard)