Francfort (awp/afp) - Le gouvernement allemand devra davantage emprunter cette année pour combler un déficit budgétaire creusé par la conjoncture morose, mais sans violer la règle de frein à l'endettement, selon les détails d'un projet de loi de finance dévoilé lundi.

Berlin prévoit d'augmenter les nouveaux emprunts de 11,3 milliards d'euros en net en 2024, pour les porter à 50,3 milliards d'euros, avant de réduire ce besoin à 43,8 milliards d'euros en 2025, a indiqué l'entourage du ministère des Finances.

Les projets d'un budget supplémentaire pour 2024 et d'un budget fédéral pour 2025 doivent être adoptés mercredi par le conseil des ministres de la coalition dirigée par le chancelier social-démocrate Olaf Scholz.

La règle constitutionnelle du frein à l'endettement, qui interdit à l'État d'emprunter plus de 0,35% de son PIB chaque année, devrait être respectée au cours des deux années ainsi que pendant la période de planification financière qui s'étale jusqu'en 2028.

Le recours accru à la dette, notamment pour 2024, est rendu possible par la faiblesse de la croissance économique, qui, selon la loi, autorise des emprunts plus élevés.

Le volume des dépenses s'élèvera en 2024 à 488,9 milliards d'euros, soit 12,1 milliards d'euros de plus que prévu.

Dedans, 3,7 milliards sont dus à des dépenses supplémentaires pour verser le +Bürgergeld+ ou revenu citoyen mis en place en 2023 pour les personnes dans le besoin, dont le nombre augmente sur fond de conjoncture en berne.

Par ailleurs, plus de 10 milliards d'euros de dépassements sont liés à des besoins supplémentaires pour la promotion des énergies renouvelables et à une diminution prévue des recettes issus des échanges de quotas d'émission européens.

Le projet de budget 2025, adopté par Olaf Scholz et ses alliés verts et libéraux au terme d'un long conflit qui a fait vaciller le gouvernement, prévoit des dépenses en légère diminution sur un an, à 480,6 milliards d'euros.

Le recours à l'emprunt doit diminuer lors des années suivantes, jusqu'à représenter 29,9 milliards d'euros en 2028.

Commentant ce plan pluriannuel, le ministère des Finances parle d'une "normalisation de la politique budgétaire" qui va suivre son cours.

La coalition au pouvoir s'est également entendue la semaine passée sur un paquet de mesures pour stimuler la croissance économique et réduire les dépenses sociales.

afp/rp