L'Autriche, comme beaucoup de ses pairs, a dépensé sans compter pour amortir le choc de la pandémie de coronavirus et s'attendait à ce qu'une reprise économique plus forte cette année l'aide à ramener son déficit budgétaire dans la limite de l'Union européenne de 3 % du produit intérieur brut (PIB) pour la première fois depuis 2019.

Le mois dernier, l'institut de recherche économique WIFO, qui fournit les prévisions sur lesquelles le gouvernement fonde son budget, a réduit ses perspectives de croissance du PIB pour cette année à 3,9 %, soit près d'un point de pourcentage de moins que les 4,8 % prévus lors de l'annonce du budget 2022 en octobre dernier.

"Les effets économiques de la guerre et les mesures d'aide et de soutien à l'économie qui en découlent, ainsi que les investissements stratégiques, rendent nécessaire la modification de la loi fédérale sur les finances 2022", a déclaré le ministère des Finances dans un communiqué, se référant à la loi budgétaire nationale.

Le ministère s'attend désormais à un déficit budgétaire d'environ 3 % du PIB, contre 2,3 % annoncés en octobre, tandis que le ratio de la dette au PIB sera d'environ 80 % du PIB au lieu des 79,1 % initialement prévus.

L'Autriche s'approvisionne en gaz naturel auprès de la Russie à hauteur d'environ 80 %, une situation qui, selon le ministère, ne peut être supprimée dans l'immédiat.

Le ministère a indiqué que l'Autriche prévoyait cette année un budget de 1,6 milliard d'euros (1,7 milliard de dollars) pour une "réserve stratégique de gaz". La prise en charge des dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens arrivés en Autriche coûtera des centaines de millions d'euros cette année.

Le ministère a également fait état d'une augmentation des coûts liée à de nouvelles mesures d'assistance visant à réduire la hausse des factures d'énergie et d'une diminution des prélèvements fiscaux due à des éléments tels que la réduction de la taxe sur l'électricité.

(1 dollar = 0,9271 euro)