Le groupe à la pomme a annoncé mercredi après la clôture de Wall Street la révision en baisse de son chiffre d'affaires trimestriel en évoquant en particulier le ralentissement de ses ventes en Chine.

La nouvelle a fait reculer le titre de 8% dans les transactions hors séance et précipité dans le rouge les contrats à terme sur les indices de la Bourse de New York.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,71% à 4.656,12 points vers 08h50 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,78% et à Londres, le FTSE recule de 0,09%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,6%, le FTSEurofirst 300 0,29% et le Stoxx 600 0,49%.

Les Bourses européennes, qui avaient toutes débuté en forte baisse la première séance de 2019, ont terminé en ordre dispersé mercredi, le mouvement général de repli face à de nouveau signes de ralentissement de la croissance mondiale s'étant nettement atténué avec la remontée progressive des indices américains et le rebond du pétrole.

VALEURS

Le secteur européen des semi-conducteurs souffre avec les fournisseurs d'Apple en première ligne, notamment AMS, qui perd plus de 20% pour tomber à un creux de près de quatre ans. STMicroelectronics perd 7,04%, la plus forte baisse du CAC 40.

L'indice Stoxx de la technologie recule de 2,68%, la plus forte baisse sectorielle en Europe.

Le compartiment du luxe est à la peine lui aussi après l'avertissement d'Apple, qui nourrit les craintes pour le marché chinois au lendemain de l'annonce d'une contraction du secteur manufacturier de la deuxième économie mondiale. A Paris, Kering abandonne 2,88%, LVMH 2,43% et Hermès 2,11%.

Contre la tendance, DBV Technologies bondit de 17,5%, la plus forte hausse de l'indice parisien SBF 120, après l'annonce d'un remaniement de son équipe dirigeante, deux semaines après le retrait de sa demande d'autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis de Viaskin Peanut, son traitement de l'allergie à l'arachide.

A WALL STREET

La Bourse de New York est parvenue non sans mal à clôturer mercredi dans le vert après avoir longtemps cherché sa trajectoire. Les annonces d'Apple devraient pousser jeudi les indices en territoire négatif, les contrats à terme sur le Standard & Poor's 500 s'affichant en baisse de près de 1,5%.

EN ASIE

L'avertissement du groupe californien a provoqué un "flash crash" sur le marché des changes en Asie, les investisseurs se ruant sur les devises jugées les plus sûres, à commencer par le yen japonais, qui a bondi en quelques secondes face à la plupart des autres devises.

La Bourse de Tokyo était fermée pour cause de jour férié mais les futures sur le Nikkei perdent près de 2%.

A Shanghai, l'indice SSEC Composite a terminé sans changement, les investisseurs misant sur l'annonce par Pékin de mesures de soutien à la croissance.

"Les autorités chinoises ont le luxe de contrôler non seulement la partie budgétaire des outils du gouvernement mais aussi les parties monétaires (...) et je pense qu'ils vont s'en servir", dit Jim McCafferty, responsable de la recherche actions pour l'Asie hors Japon chez Nomura.

TAUX

Les obligations souveraines continuent de bénéficier de l'aversion pour les actifs risqués. Le rendement des emprunts d'Etat américains perd encore près de trois points de base à 2,633%, pénalisé en outre par les anticipations d'une pause de la Réserve fédérale dans le resserrement de sa politique monétaire.

En Europe, le rendement du Bund allemand à 10 ans, taux de référence de la zone euro, tente de se stabiliser autour de 0,17% après avoir beaucoup baissé.

CHANGES

La volatilité a flambé sur le marché des devises dans les premiers échanges en Asie, l'aversion au risque faisant grimper le yen face au dollar, entraînant des signaux à la vente sur le billet vert mais aussi sur le dollar australien

Le dollar américain a ainsi touché face au yen son plus bas niveau depuis mars dernier à 104,96.

Le billet vert recule de 0,3% face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui remonte vers 1,14 dollar.

PÉTROLE

Les cours du brut sont repartis à la baisse après leur rebond de mercredi. Le brut léger américain (WTI) perd près de 2%, souffrant à la fois des craintes pour la croissance mondiale et de la surabondance de l'offre en pétrole. Le Brent cède 1%.

MÉTAUX

Le regain d'attrait pour les valeurs refuges profite logiquement à l'or, qui prend 0,4% et se rapprocher des 1.290 dollars l'once.

(Édité par Marc Angrand)

par Patrick Vignal