STRASBOURG, 12 septembre (Reuters) - Les atteintes aux droits de l'homme qui se sont produites en Crimée depuis l'annexion de cette république d'Ukraine par la Russie ne doivent pas rester impunis, a déclaré vendredi le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe.

Une partie des exactions commises impliquent les unités d'autodéfense, groupe armés qui ont affronté les forces régulières ukrainiennes avec l'appui des militaires russes, ajoute Nils Muiznieks, au terme d'un voyage de six jours à Kiev, Moscou et Simferopol, la capitale de la Crimée.

"Les graves violations des droits de l'homme, dont des meurtres, des disparitions forcées, des violences physiques sévères et des cas de détention arbitraire survenus depuis mars 2014 doivent trouver une réponse", dit-il dans un communiqué.

"Il est crucial de mener une enquête effective sur les possibles violations du droit à la vie et de l'interdiction de la torture et de s'assurer que leurs auteurs en rendent compte", ajoute-t-il, sans préciser à qui incombe la responsabilité de telles enquêtes.

Le commissaire du Conseil de l'Europe dit avoir été informé de fouilles fréquemment imposées aux membres de la minorité tatare, hostiles aux forces russes, dans des lieux de culte, des entreprises ou à leur domicile par "des personnes masquées portant des armes automatiques".

"De telles actions sont clairement disproportionnées et créent une atmosphère de peur et d'intimidation", affirme Nils Muiznieks.

L'annexion de la Crimée a été décidée par Moscou après le référendum du 16 mars au terme duquel la population locale s'était prononcée à 95% pour le rattachement de leur république à la Russie.

Les Tatars, une minorité turcophone musulmane qui représente 12% de la population, avaient majoritairement boycotté le scrutin. (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)