Vous trouverez ci-dessous six graphiques illustrant les récents mouvements spectaculaires du marché :

L'EURO EN PLEIN MARASME

L'euro est passé sous la barre des 1,10 dollar vendredi pour la première fois depuis près de deux ans. Il a perdu plus de 3 % par rapport au dollar cette semaine, ce qui représente sa plus forte baisse hebdomadaire depuis mars 2020.

La monnaie unique a subi des pertes encore plus importantes face au franc suisse. Elle a perdu près de 4 % sur la semaine, ce qui représente sa plus forte baisse depuis janvier 2015, date à laquelle la Suisse a abandonné le plafonnement du franc par rapport à l'euro, en vigueur depuis trois ans.

Les craintes que l'invasion de l'Ukraine par la Russie porte un nouveau coup à l'économie, d'autant plus que les prix de l'énergie s'envolent, expliquent pourquoi la monnaie est l'un des plus grands perdants de la semaine. Graphique : L'euro prend une raclée, https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/akvezxnlepr/euroforkarin.PNG

CÉRÉALES ET MÉTAUX

Les prix des matières premières, du blé aux divers métaux, ont atteint des sommets inégalés depuis plusieurs années, les sanctions occidentales ayant perturbé les expéditions aériennes et maritimes des produits de base produits et exportés par la Russie.

La Russie et l'Ukraine sont deux des plus grands exportateurs mondiaux de blé, qui a atteint vendredi un pic de 14 ans, après avoir gagné près de 40 % depuis que la Russie a envahi l'Ukraine le 24 février.

La Russie est également un fournisseur de métaux. L'aluminium a atteint un niveau record vendredi, tandis que le cuivre, dont le pays assure 3,5 % de l'approvisionnement mondial, a également flirté avec un nouveau sommet historique.

Graphique : Céréales et métaux, https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/lgpdwaakxvo/Wheat%20and%20commodity%20prices.PNG ENERGIE & GAZ

Les prix du Brent ont encore augmenté de 21 % au cours de la semaine, clôturant à leur plus haut niveau depuis 2013, les acheteurs et les expéditeurs boudant de plus en plus l'offre de pétrole russe qui totalise jusqu'à cinq millions de barils par jour (bpj).

Ni la possibilité d'un million de bpj de brut iranien en cas de relance de l'accord nucléaire avec l'Occident, ni l'accord des pays développés pour un déblocage coordonné de 60 millions de barils n'ont fait de différence.

Les prix européens du gaz ont enregistré une hausse hebdomadaire étonnante de 120 %, pour atteindre 208 euros par mégawattheure, un record. Graphique : Prix du Brent et du gaz européen, https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/lbpgnzzgjvq/Brent%20crude%20and%20European%20gas%20prices.PNG

LES BANQUES EUROPÉENNES SANCTIONNÉES

Les banques européennes ont connu une nouvelle semaine éprouvante, sous le triple coup des sanctions occidentales contre la Russie, de la révision à la baisse des prévisions de hausse des taux et de la dégradation de l'environnement macroéconomique.

Ces mouvements annulent tous les gains réalisés en début d'année, lorsqu'il semblait que la reprise économique permettrait aux banques centrales de relever les taux d'intérêt, ce qui profiterait aux banques.

Un indice européen des valeurs bancaires a chuté d'environ 16 %, sa pire semaine depuis mars 2020, portant les pertes depuis le début de l'année à 20 %. Les actions des créanciers exposés à la Russie, comme l'autrichien Raiffeisen et le français SocGen, ont chuté d'environ un tiers au cours de la semaine. Graphique : Les valeurs bancaires européennes ont perdu plus de 16 % cette semaine, https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/gdvzybngwpw/banks%20for%20karin.PNG

LES FONDS D'AMOUR

En raison des turbulences sur les marchés européens, de l'incertitude accrue sur les perspectives économiques et de la réduction des paris sur la hausse des taux, les investisseurs ont cherché à se procurer des obligations refuges.

En Allemagne - l'émetteur obligataire de référence de la zone euro - les rendements des obligations à 10 ans ont chuté de 30 points de base cette semaine, soit leur plus forte baisse en une semaine depuis la crise de la dette de l'euro en 2011.

À -0,08 %, les rendements du Bund allemand sont de nouveau en territoire de rendement négatif. En d'autres termes, les investisseurs sont prêts à payer le gouvernement allemand pour détenir ses obligations dans un environnement incertain. Ce n'était pas le cas il y a une semaine, lorsque les rendements des Bunds s'élevaient à 0,22 %. Graphique : Rendements des Bunds inférieurs à zéro, https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/zgpomzjqrpd/Bund%20yields%20back%20below%20zero.PNG

DÉCONNEXION DU ROUBLE

Le rouble russe a chuté de plus de 30 % dans les échanges offshore - la pire semaine de son histoire - et d'environ 20 % dans les échanges à Moscou. Les écarts entre les cours acheteur et vendeur sont très importants, signe de l'évaporation de la liquidité.

La divergence entre le commerce onshore et offshore illustre à quel point la Russie est déconnectée des marchés financiers mondiaux après les sanctions et contre-mesures sévères. Graphique : Déconnexion du rouble russe, https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/klvykbbgjvg/Russia%20rouble%20onshore%20and%20offshore.PNG