GENÈVE, 4 avril (Reuters) - Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a adopté jeudi une résolution visant à protéger les droits des personnes intersexes, première initiative de ce type que les diplomates et les groupes de défense des droits ont qualifiée de moment historique pour les droits de l'homme.

Vingt-quatre pays ont voté en faveur, vingt-trois se sont abstenus et aucun n'a voté contre la résolution portée par la Finlande, l'Afrique du Sud, le Chili et l'Australie.

Les experts, cités par l'Onu, estiment que jusqu'à 1,7% de la population naît intersexuée, c'est-à-dire avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux notions binaires de mâle ou de femelle.

La résolution invite les États à "combattre la discrimination, la violence et les pratiques préjudiciables à l'encontre des personnes présentant des variations innées des caractéristiques sexuelles et à s'attaquer à leurs causes profondes".

Il demande également au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme de publier un rapport "examinant en détail les lois et politiques discriminatoires, les actes de violence et les pratiques préjudiciables à l'encontre des personnes présentant des variations innées des caractéristiques sexuelles, dans toutes les régions du monde"

Pour Human Rights Watch, qui a qualifié l'initiative de révolutionnaire, elle signale "une volonté internationale croissante de s'attaquer aux violations des droits subies par les personnes nées avec des variations de leurs caractéristiques sexuelles".

(Reportage de Gabrielle Tétrault-Farber ; version française Dimitri Rhodes, édité par Kate Entringer)