NATIONS UNIES, 7 juillet (Reuters) - Un traité d'interdiction des armes nucléaires a été adopté vendredi aux Nations unies après des mois de discussions mais le texte est boycotté par les Etats-Unis, la France ou le Royaume-Uni, puissances nucléaires, qui le jugent inadapté.

Le traité, qui entrera en vigueur une fois ratifié par 50 pays, a été approuvé par 122 Etats membres, soit près des deux tiers des pays appartenant à l'Onu.

Un pays a voté contre, un autre s'est abstenu.

Mais des dizaines d'autres Etats membres ont boudé les négociations.

"Il s'agit d'un texte inadapté au contexte sécuritaire international, caractérisé par des tensions croissantes et la prolifération des armes de destruction massive, dont témoigne notamment la menace nucléaire nord-coréenne", a déclaré le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

"La France n'a pas participé aux négociations de ce traité et elle n'entend pas y adhérer. Ce traité ne nous lie pas et ne crée pas de nouvelles obligations. La décision d'un grand nombre d'Etats, dotés, possesseurs ou non d'armes nucléaires, de ne pas participer aux négociations, en Europe et en Asie notamment, illustre avec force ce décalage."

"Le désarmement nucléaire ne se décrète pas, il se construit", a ajouté le Quai d'Orsay.

L'Assemblée générale des Nations unies avait adopté en décembre dernier une résolution - par 113 voix pour, 35 voix contre et 13 abstentions - pour "négocier un instrument légalement contraignant afin d'interdire les armes nucléaires, et conduire à leur élimination totale". (Michelle Nichols; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)