L'invasion de l'Ukraine par la Russie a suscité des inquiétudes en matière de sécurité énergétique. Mardi, la Commission européenne proposera des plans visant à diversifier les approvisionnements de l'Europe en combustibles fossiles en dehors de la Russie et à passer plus rapidement aux énergies renouvelables.

Le responsable de la politique climatique de l'UE, Frans Timmermans, a déclaré que ces plans permettraient de "réduire considérablement notre dépendance à l'égard du gaz russe dès cette année et, d'ici quelques années, nous rendront indépendants de l'importation de gaz russe".

"Ce n'est pas facile, mais c'est faisable", a-t-il déclaré devant la commission de l'environnement du Parlement européen.

La Russie fournit environ 40 % du gaz de l'Europe.

Un projet de plan de la Commission, vu par Reuters, chercherait à réduire cette dépendance en augmentant les importations de gaz et de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance d'autres pays, et en introduisant progressivement des gaz alternatifs comme l'hydrogène et le biométhane.

D'autres éléments viseraient à construire plus rapidement des projets éoliens et solaires, et à s'assurer que les pays remplissent les stocks de gaz avant l'hiver pour amortir les chocs d'approvisionnement.

Le stockage du gaz en Europe doit être rempli à 80-90 % avant l'hiver prochain, a déclaré M. Timmermans. Le stockage de gaz de l'UE était rempli à environ 75 % le 30 septembre de l'année dernière.

L'Agence internationale de l'énergie a déclaré que l'Europe pourrait réduire ses importations de gaz russe de plus de la moitié en un an, mais que cela nécessiterait une série de mesures rapides, allant de l'échange des chaudières à gaz contre des pompes à chaleur à l'augmentation des importations de GNL.

Bruxelles a également exhorté les pays de l'UE et le Parlement européen à accélérer les négociations sur une série de nouvelles politiques européennes en matière de changement climatique, conçues pour réduire plus rapidement les émissions au cours de cette décennie. La Commission estime que ces propositions pourraient réduire la consommation de gaz de l'UE de 23 % d'ici 2030.

Si les plans devraient à terme faire baisser les coûts, la flambée des prix du gaz au cours des derniers mois a alimenté les inquiétudes de certains pays quant aux politiques qui pourraient nécessiter d'importants investissements initiaux et alourdir les factures à court terme.

Les dirigeants de l'UE pourraient convenir, lors d'un sommet cette semaine, de supprimer progressivement la dépendance du bloc aux importations de combustibles fossiles russes, sans date fixe, selon un projet de déclaration vu par Reuters.

Les pays sont toutefois divisés sur l'opportunité d'imposer des sanctions immédiates à la Russie en matière d'approvisionnement énergétique. L'Allemagne, le plus gros acheteur de pétrole brut russe, a rejeté l'idée.

Les analystes ont déclaré que l'Europe devrait recourir à des mesures d'urgence, telles que la fermeture des industries à forte consommation de gaz, pour faire face à l'arrêt complet des importations de gaz russe.