Alors que les banques centrales font tout ce qu'elles peuvent depuis plusieurs années pour éviter au monde de sombrer dans la déflation, elles pourraient être amenées dès cette année à prendre des mesures contre une hausse trop forte des prix. C'est en substance ce que décrit Simon Ward, chef économiste chez Henderson Global Investors, dans un récent point de marché intitulé "Les défis de l'inflation". D'abord, l'expert rappelle que l'inflation, même en prenant en compte l'énergie et l'alimentation, devrait dépasser le taux "core" d'ici la fin de l'année.

Non seulement l'inflation suivrait la courbe "de Phillips", qui postule que les prix montent lorsque le chômage est à moins de 6% (le taux de chômage dans les pays du G7 était de 5,5% en janvier, note Henderson GI) mais en plus elle devrait bénéficier du soutien des cours des matières premières.

Dans ce contexte d'une croissance de l'inflation, les banques centrales pourraient être confrontées à un dilemme. "Si la croissance économique reste faible, elles trouveront sans doute des prétextes pour maintenir leur politique accommodante. Une approche possible serait de rappeler que l'inflation peut rebondir fortement pour compenser sa sous-performance de 2015-2016", prédit Simon Ward (Henderson GI).

Ce dernier déroule ensuite son scénario d'un rebond "plausible" de la croissance en 2016. "Une accélération à la fois de l'inflation et de l'activité économique forceraient les banques centrales à plus de flexibilité", prévient le chef économiste chez Henderson Global Investors.