(Complété avec Conseil de sécurité, § 7)

par Aaron Maasho

ADDIS-ABEBA, 25 février (Reuters) - Un accord de paix visant à mettre fin à deux décennies de conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) a été signé dimanche dans la capitale éthiopienne sous l'égide des Nations unies par les dirigeants des pays de l'Afrique des Grands Lacs.

La signature, prévue à l'origine le mois dernier, avait dû être reportée pour clarifier la question du commandement de la nouvelle force régionale qui doit être déployée dans l'est de la RDC pour lutter contre les groupes armés opérant dans la région.

L'armée de RDC est aux prises avec les rebelles du M23, qui se sont constitués un sanctuaire dans la province du Nord-Kivu, dans l'est du pays. Le conflit a fait un demi-million de déplacés, selon certaines estimations.

Etaient présents dimanche à Addis-Abeba les dirigeants du Mozambique, du Rwanda, d'Ouganda, de Tanzanie, d'Afrique du Sud, de la République démocratique du Congo, de la République du Congo et du Soudan du Sud, ainsi que le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

Le Rwanda et l'Ouganda sont accusés par les experts de l'Onu de soutenir les rebelles, ce que démentent ces deux pays.

"J'espère que ce cadre débouchera sur une période de paix et de stabilité pour les peuples de la république démocratique du Congo et de la région", a déclaré Ban Ki-moon.

Saluant la signature de l'accord, le Conseil de sécurité de l'Onu a invité le secrétaire général à le tenir informé de sa mise en oeuvre. "Les membres du Conseil de sécurité restent profondément préoccupés par l'aggravation de l'insécurité et de la situation humanitaire dans la partie orientale de la République démocratique du Congo", dit-il dans un communiqué.

KABILA PROMET

Le gouvernement de RDC et les rebelles sont en négociations en Ouganda dans le but de trouver un accord sur une série de sujets économiques, politiques ou relatifs à la sécurité. Les discussions portent aussi sur l'amnistie des "actes de guerre et d'insurrection", la libération des prisonniers politiques et la réparation des dommages dus à la guerre.

"Nous (...) nous engageons à respecter nos obligations dans le cadre de cet accord que nous avons signé aujourd'hui et nous souhaitons que tous les signataires fassent de même", a déclaré le président de la RDC, Joseph Kabila.

Les rebelles, qui ont lancé leur offensive après avoir accusé Joseph Kabila de ne pas avoir respecté les termes d'un accord de paix conclu en mars 2009, ont élargi leurs revendications. Ils demandent désormais le départ du président et la "libération" de la RDC toute entière.

La représentante permanente des Etats-Unis aux Nations unies, Susan Rice, s'est réjouie de l'accord en invitant le gouvernement de Kinshasa à en profiter pour rétablir son autorité dans l'Est.

Faisant apparemment allusion au rôle joué par Kigali et Kampala, la diplomate a ajouté: "Il est tout aussi impératif que les voisins de la RDC respectent sa souveraineté et son intégrité territoriale en empêchant tout soutien extérieur à des groupes armés, ce qui serait une violation de leurs obligations internationales". (avec Jonny Hogg à Kinshasa; Danielle Rouquié, Jean-Loup Fiévet et Jean-Philippe Lefief pour le service français)