WASHINGTON, 25 août (Reuters) - Le représentant spécial des Etats-Unis pour l'Iran a critiqué vendredi la décision de l'Union européenne d'accorder une aide de 18 millions d'euros à l'Iran, affirmant qu'elle envoyait "le mauvais message au mauvais moment".

"L'aide étrangère des contribuables européens perpétue la capacité du régime (iranien) à négliger les besoins de son peuple et empêche des changements politiques importants", déclare Brian Hook dans un communiqué.

"Le peuple iranien est confronté à de très réelles pressions économiques causées par la corruption, la mauvaise gestion et le fort investissement de son gouvernement dans le terrorisme et les conflits à l'étranger", ajoute-t-il.

"Les Etats-Unis et l'Union européenne devraient plutôt travailler ensemble pour trouver des solutions durables qui soutiennent vraiment le peuple iranien et mettent fin aux menaces du régime pour la stabilité régionale et mondiale", affirme encore l'émissaire.

La décision de l'UE jeudi de fournir 18 millions d'euros d'aide à l'Iran vise à compenser l'impact du rétablissement des sanctions américaines après le retrait des Etats-Unis de l'accord de 2015 qui encadrait le programme nucléaire iranien en échange d'un allègement des sanctions.

Les pays européens ont fait savoir qu'ils n'avaient pas renoncé à trouver les moyens de sauver l'accord de juillet 2015 malgré le retrait américain.

Le financement de l'UE fait partie d'un plan de 50 millions d'euros prévu dans le budget de l'UE pour l'Iran, la république islamique ayant menacé de ne plus respecter l'accord nucléaire si elle ne constatait plus les avantages économiques de l'allégement des sanctions.

"Davantage d'argent entre les mains des ayatollahs signifie plus d'argent pour mener des assassinats dans ces mêmes pays européens", déclare Brian Hook dans son communiqué.

John Bolton, le conseiller américain à la Sécurité nationale, a déclaré mercredi à Reuters lors d'une visite en Israël que le rétablissement des sanctions américaines avait un effet important sur l'économie et l'opinion publique iraniennes.

Les sanctions imposées par les États-Unis ce mois-ci visent l'industrie automobile iranienne, le commerce de l'or et d'autres métaux précieux et les achats de dollars, essentiels pour le financement international et les relations commerciales.

D'autres sanctions doivent suivre en novembre contre le secteur bancaire et les exportations de pétrole.

(David Alexander; Danielle Rouquié pour le service français)