Dans une estimation préliminaire, Statistique Canada a déclaré que le produit intérieur brut a probablement diminué de 0,2 % en mai, après un gain de 0,3 % en avril. La croissance économique d'avril, qui correspondait à la prévision médiane d'un sondage Reuters auprès des analystes, a été largement stimulée par le secteur du pétrole et du gaz, l'activité ayant augmenté dans tous les domaines.

"À court terme, nous ne saurons pas si l'économie fait un demi-tour ou juste un bref détour", a déclaré Royce Mendes, responsable de la stratégie macroéconomique du Mouvement Desjardins, dans une obligation.

"Quoi qu'il en soit, un ralentissement de la croissance ne modifiera pas les projets de la Banque du Canada de relever les taux de manière agressive. L'inflation est tout simplement trop élevée", a ajouté M. Mendes.

La Banque du Canada augmente rapidement les taux d'intérêt dans le but de freiner l'inflation, qui a atteint en mai un sommet de près de 40 ans de 7,7 % sur une base annualisée. On s'attend généralement à ce que la banque centrale procède à une très rare augmentation de 75 points de base lors de sa décision de juillet.

Les marchés monétaires voient le taux directeur de la Banque du Canada atteindre 3,25 % d'ici la fin de l'année, contre 0,25 % au début de 2022. [BOCWATCH]

Ce resserrement rapide a contribué à la baisse du secteur de l'immobilier et de la location au Canada en avril, qui a enregistré sa plus forte baisse mensuelle jamais enregistrée en dehors de mars et avril 2020, lorsque la pandémie de coronavirus s'est installée.

"L'immobilier a été sans surprise un frein à la croissance, compte tenu de l'impact des taux plus élevés sur les volumes de transactions", a déclaré dans une obligation Andrew Grantham, économiste principal chez CIBC Capital Markets.

Le secteur de la finance s'est également contracté en avril, avec une baisse de 0,7 %, après des niveaux d'activité élevés en mars, selon Statscan.

Mais les services d'hébergement et de restauration ont continué à rebondir après les restrictions liées à la pandémie, l'activité des restaurants et des bars dépassant pour la première fois les niveaux pré-pandémie.

Le dollar canadien a atténué sa baisse après les données, s'échangeant de 0,1 % à 1,29 $ contre le dollar américain, ou 77,52 cents américains.

La hausse des prix du pétrole brut et des produits de base devrait soutenir l'économie canadienne cette année, même si une tempête économique imminente menace de faire basculer les autres pays riches du G7 dans la récession.