La croissance en France et en zone euro piétine en 2014 et ne parvient pas à sortir de l'apathie, indique La Française dans sa lettre trimestrielle consacrée à l'immobilier. Le rythme de progression du PIB reste en dessous de 1% par an, ce qui permet au mieux d'éviter une dégradation généralisée du marché de l'emploi. La situation est relativement contrastée au sein des grands pays de la zone avec l'Allemagne qui maitrise bien ses finances publiques, l'Espagne qui retrouve un certain dynamisme après une sévère cure d'austérité, la France en quasi-stagnation et l'Italie en récession.

Malgré l'annonce de plans d'investissement massif par la Commission européenne, le marasme devrait perdurer tant que la convergence entre les niveaux de compétitivité des pays de la zone ne sera pas plus affirmée, ce qui risque de demander du temps.

En Europe hors zone euro, la situation est plus dynamique : l'Angleterre et la Suède en particulier font meilleure figure mais avec là aussi des domaines de fragilité, liés notamment à l'importance de la dette privée.

L'inflation en Europe reste très basse, les pays qui ont mis en oeuvre des réformes structurelles d'envergure enregistrent même une baisse des prix. Une spirale déflationniste reste peu probable compte tenu de la politique monétaire très accommodante de la Banque Centrale Européenne.

En toile de fond, l'économie mondiale reste assez dynamique avec une croissance supérieure à 3 %, notablement en dessous de son niveau d'avant crise financière globale. Les USA apparaissent comme la source la plus stable et la plus fiable de croissance soutenue par la vigueur de l'investissement productif, de la consommation des ménages, des dépenses publiques et la contribution du commerce extérieur. Le Japon ne parvient pas encore à sortir de façon convaincante de sa longue période de récession déflationniste.

La Chine connaît un changement structurel de mode de croissance, d'un modèle dirigiste axé vers les investissements, notamment en infrastructure, vers un modèle de marché tiré par la consommation des ménages, en particulier dans le secteur des services. Ce changement de paradigme s'accompagne d'un atterrissage du rythme d'activité autour de 7% l'an.

Les autres pays émergents souffrent d'un certain ralentissement en fin d'année, selon leur dépendance à la hausse du dollar et à la baisse du prix du pétrole. La force du dollar et la chute du prix de l'énergie constituent des "contre-chocs" par rapport aux évolutions qui ont précédé la crise financière globale, qui vont largement conditionner la conjoncture mondiale en 2015.