Face au risque de déflation et au manque de vigueur de l'économie en zone euro, la Banque centrale européenne a encore considérablement assoupli sa politique monétaire durant l'année, indique La Française dans sa lettre trimestrielle consacrée à l'immobilier. Après avoir porté de 0,25 % à 0,15 % puis à 0,05 % son taux directeur, elle a pris la décision de faire rapidement croître à nouveau son bilan pour retrouver son niveau de l'immédiat après crise en 2010 au travers d'achats d'actifs ciblés sur le crédit aux entreprises et la titrisation de créances.


Un assouplissement quantitatif "à l'américaine", c'est-à-dire une intervention directe sur le marché des dettes souveraines pour faire baisser les taux d'intérêt et relancer la création monétaire, reste une option ultime que la BCE n'a pas encore adoptée.

Le démarrage effectif de l'union bancaire avec la mise en place du mécanisme unique de supervision en novembre est un événement majeur sur le plan institutionnel en zone euro. Ce nouveau pas dans l'intégration de la monnaie unique permettra de défragmenter le marché bancaire entre les pays de la zone et de rendre les banques plus réactives à la conjoncture des affaires. Elle permettra ainsi une meilleure transmission de la politique monétaire accommodante de la BCE à l'économie réelle.

Au final l'événement marquant de l'année sur le plan financier en France est la chute de plus de 150 points de base du taux de rendement actuariel des OAT à 10 ans qui franchissent la barre du 1%. Ce mouvement est tout à fait exceptionnel et il faut remonter 20 ans en arrière pour observer une telle baisse. Simultanément le taux des Bunds allemands à 10 ans n'a baissé que de 125 points de base sur l'année et le taux des US Treasuries à 10 ans de moins de 100 points de base.

L'évènement est bienvenu pour le marché des bureaux qui voit sa prime de risque par rapport aux OAT augmenter mais il traduit également des anticipations de faible croissance dans les années à venir et une certaine faiblesse des revenus locatifs escomptés.