par Naomi Tajitsu

Mais il est ensuite remonté, en particulier contre le dollar américain, sur une information de la presse portugaise voulant que la Chine soit disposée à racheter pour quatre à cinq milliards d'euros de dette portugaise.

La Banque populaire de Chine s'est abstenue de tout commentaire à ce sujet.

L'agence Moody's a annoncé mardi qu'elle pourrait abaisser la note du Portugal.

Fitch a fait de même avec la Grèce .

Les annonces des agences de notation ont entraîné une remontée des rendements de la dette de ces deux pays périphériques de la zone euro.

Les marchés s'inquiètent en effet du flou, selon eux, qui entoure la crise de la dette dans la zone euro, laquelle ne semble pas devoir se résoudre rapidement.

"Ce que les dirigeants de l'Union européenne comptent faire à propos de la crise de la dette n'est absolument pas clair", a estimé Philip Shaw, économiste chez Investec.

"Cette incertitude, combinée à la menace d'abaissement des notes de plusieurs pays périphériques, entraîne un élargissement des écarts de rendement et un affaiblissement de l'euro."

Dans un volume d'échange réduit à l'approche des fêtes de fin d'année, l'euro est passé en séance sous le seuil symbolique de 1,25 franc suisse, à 1,2493, son plus bas niveau depuis le lancement de la monnaie unique en 1999.

Il est remonté ensuite à 1,2525 franc.

La devise helvétique bénéficie en revanche de son statut de valeur refuge dans la tourmente de la zone euro et il se pourrait que les cambistes en viennent à penser que la Banque nationale suisse (BNS) risque d'intervenir pour freiner la hausse de la monnaie nationale.

La monnaie unique a également touché un plus bas sans précédent contre le dollar australien, à un peu moins de 1,3100.

"Le marché est évidemment dans un état épouvantable et la vitesse à laquelle l'euro perd du terrain face au franc suisse est assez déroutante", a commenté Geoffrey Yu, analyste des changes chez UBS.

CONTREPOIDS BOURSIER

Sur le marché obligataire, Le rendement de la dette grecque à dix ans évoluait peu mercredi, aux alentours de 12%, tandis que son équivalent portugais augmentait à près de 6,80%.

Beaucoup d'analystes affirment que les marchés ont déjà pris en compte dans leurs cours de futures mauvaises nouvelles pour les pays les plus exposés de la zone euro, à savoir la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Irlande et la Belgique, et qu'ils ne font en cela que précéder les agences de notation.

Parallèlement, les cours du pétrole sont en hausse en raison de la diminution des réserves américaines de brut et d'essence, alors que l'hiver reste rigoureux dans l'hémisphère Nord.

Les marchés boursiers européens de leur côté n'affichaient que de faibles écarts mercredi, restant proches d'un plus haut de 27 mois inscrit la veille grâce aux espoirs de reprise économique l'année prochaine, espoirs qui pour l'instant ont largement contrebalancé les déboires de la dette souveraine de la zone euro.

L'indice des valeurs mondiales MSCI était lui aussi presque inchangé, avec une hausse de 0,16% à 328,13.

Avec Kirsten Donovan et Anirban Nag, Gregory Schwartz pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat