MOSCOU, 28 janvier (Reuters) - Les partisans de l'opposant Alexeï Navalny sont descendus dans les rues des grandes villes russes dimanche pour dénoncer la répression des autorités et appeler au boycott de l'élection présidentielle du mois de mars, que Vladimir Poutine est assuré de remporter.

La journée de manifestations a débuté à Vladivostok et dans d'autres villes de Sibérie et devrait concerner au total 118 villes, selon les opposants.

"Votre vie est en jeu", a déclaré Alexeï Navalny dans une vidéo enregistrée avant le début du mouvement de contestation.

"Combien d'années encore voulez-vous vivre avec ces voleurs, ces réactionnaires et ces brutes?"

Alexeï Navalny a été déclaré inéligible par la commission électorale en décembre à la suite d'une condamnation lors d'un procès pour détournement de fonds qu'il a qualifié de politique.

A Moscou, la police a effectué une descente dans ses bureaux dimanche avant le début de la manifestation en disant rechercher une bombe. Elle a fermé un studio à partir duquel les opposants diffusaient des journaux télévisés et arrêté six personnes, ont témoigné des opposants sur internet.

D'après le groupe d'observateurs indépendants OVD-Info, une quinzaine de manifestants ont été arrêtés jusqu'à présent.

On ne sait pas où se trouve Alexeï Navalny, qui a fait part de son intention de participer à la manifestation programmée à Moscou plus tard dans la journée, mais des policiers étaient disposés devant son domicile dimanche matin.

Les autorités russes ont prévenu qu'elles ne toléreraient aucun rassemblement illégal et ont interdit les manifestations dans la capitale et à Saint-Pétersbourg.

Alexeï Navalny accuse Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 18 ans en tant que président ou Premier ministre, de chercher à étouffer toute forme d'opposition.

Faute de suspense sur le nom du vainqueur, le principal enjeu de l'élection présidentielle du 18 mars sera le taux de participation.

D'après les médias russes, le Kremlin souhaite qu'il soit d'au moins 70% pour donner à Vladimir Poutine une plus grande légitimité. Alexeï Navalny appelle à l'inverse les Russes à rester chez eux.

(Andrew Osborn et Denis Pinchuk; Tangi Salaün pour le service français)