Il est probable que l'or, perçu comme une valeur refuge, poursuive son ascension dans ce contexte, compte tenu également des perspectives de statu quo sur les taux aux Etats-Unis pendant au moins six mois, face à une reprise économique fragile, estime Ronald Leung (Lee Cheong Gold Dealers).

Mais il tempère ce diagnostic en ajoutant: "Il y a trop de bonnes nouvelles et peu de mauvaises pour l'or; on devient prudent à chaque fois qu'un record est inscrit."

L'or a atteint en Europe un sommet à 1.216,75 dollars sur le marché spot, effaçant le record qu'il venait d'inscrire sur les marchés asiatiques à 1.215,45 dollars. Mardi, il avait clôturé à New York à $1.196.

Le contrat à terme pour livraison en février a également grimpé à un niveau sans précédent à 1.218,40 dollars l'once. A 09h50 GMT, il gagnait 1,27% à 1.215,5 dollars l'once.

En outre, le métal précieux a inscrit de nouveaux records en euro et en sterling après une série d'achats de fonds d'investissement et de banques centrales qui ont renforcé les intérêts spéculatifs sur l'or.

"Le marché attend surtout la statistique de l'emploi aux Etats-Unis, vendredi, et d'autres indicateurs américains, ainsi que toute bonne nouvelle qui viendrait du Proche-Orient... et puis aussi bien sûr le dollar", ajoute Ronald Leung.

Mais le marché reste prudent, jugeant l'évolution de l'or très instable. La demande est portée par l'espoir d'une diversification des réserves des banques centrales, et particulièrement celle de la Chine, alors que, selon une information de presse, l'Inde serait susceptible d'acheter à nouveau de l'or auprès du Fonds monétaire international.

Par ailleurs, Barrick Gold, leader mondial des mines d'or, a fait savoir mardi qu'il avait dénoué l'ensemble de ses positions de couverture à la vente sur l'or. Ces opérations de dénouement ont représenté une source importante de demande d'or ces dernières années.

La vigueur de l'or tire les autres métaux précieux à la hausse. L'argent et le palladium sont ainsi à leurs meilleurs niveaux depuis juillet 2008 et le platine est à son plus haut depuis août.

Risa Maeda et Jan Harvey, version française Wilfrid Exbrayat et Gwénaëlle Barzic, édité par Dominique Rodriguez