Londres (awp/afp) - L'or a un peu baissé cette semaine, reprenant son souffle après avoir atteint vendredi dernier un sommet en près de 10 mois, mais en restant à courte distance de 1.300 dollars l'once dans un marché sans grand élan.

Cette semaine, "le métal a connu une faible volatilité", a observé David Madden, analyste chez CMC Markets, qui a tout de même relevé qu'"un retour de l'appétit des investisseurs pour le risque a un peu pesé sur l'or".

Les investisseurs ont repris leur souffle cette semaine profitant d'une certaine accalmie sur les marchés pour engranger quelques bénéfices sur le métal jaune qui avait flambé la semaine précédente et atteint un sommet depuis début novembre 2016 à 1.301 dollars l'once.

En plus de ces prises de bénéfices, "il y a aussi eu moins d'incertitude sur le marché", a relevé Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

La forte poussée des cours de l'or depuis début août "était due aux incertitudes (géopolitiques) suite à l'escalade des tensions entre le président américain Donald Trump et la Corée du Nord", a poursuivi M. Otunuga.

Une guerre des mots entre Donald Trump et Pyongyang avait poussé les investisseurs à chercher refuge auprès de l'or, actif qu'ils voient comme étant la valeur sûre par excellence sur les marchés financiers.

En outre, un discours de Janet Yellen, présidente de la Fed (Réserve fédérale américaine), prononcé vendredi à Jackson Hole, a laissé les investisseurs déçus car elle n'a pas mentionné la politique monétaire américaine.

La hausse des taux de la Fed provoque un accroissement des rendements obligataires américains, ce qui rend les obligations, autre actif très sûr, plus attractives pour les investisseurs que l'or qui n'offre pas de rendement.

En outre, une hausse des taux ferait monter le dollar, un mouvement néfaste aux cours du métal jaune car il rend les achats d'or, libellés dans la monnaie américaine, plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

La réaction du marché des changes au discours que doit tenir le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi à Jackson Hole vendredi sera également scrutée pour son impact possible sur l'or.

De son côté, "le cours de l'argent a globalement connu une phase de consolidation cette semaine", ce qui s'explique par une faible volatilité due à l'absence d'indicateurs majeurs, a souligné Lukman Otunuga.

Les métaux platinoïdes ont connu des sorts contrastés. À l'instar de l'or et l'argent, le platine est resté cantonné dans une fourchette étroite.

Le palladium a lui poursuivi sa flambée, grimpant vendredi à un nouveau sommet depuis février 2001, à 940,74 dollars l'once.

Le palladium continue de profiter de l'engouement des investisseurs spéculatifs, notamment sud-africains, qui tablent sur la poursuite de cette hausse des prix, ont estimé les analystes d'UniCredit.

L'Afrique du Sud est l'un des plus gros pays producteurs de ce métal précieux dont le principal débouché est l'industrie automobile car il entre dans la constitution des pots catalytiques.

La récente désaffection des consommateurs pour les véhicules à moteur diesel peut aussi expliquer que le palladium (utilisé pour les pots catalytiques des véhicules à essence) rattrape presque le cours du platine, leader du groupe de métaux auquel il donne son nom, que l'ont retrouve dans les pots des véhicules diesel.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.289 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.295,80 dollars le vendredi précédent.

L'once d'argent a clôturé à 17,02 dollars, contre 17,15 dollars il y a sept jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 975 dollars, contre 985 dollars sept jours plus tôt.

L'once de palladium a terminé pour sa part à 930 dollars, contre 932 dollars à la fin de la semaine précédente.

js-acd/jbo/nas