par Antonia van de Velde et John O'Donnell

Aucune autre fermeture de site n'est envisagée dans l'immédiat, a précisé le président du directoire d'Opel, Nick Reilly, mais l'ensemble des sites Opel et Vauxhall seront affectés par des réductions de capacités, des suppressions d'emplois ou des baisses de salaires.

L'américain General Motors souhaite supprimer 8.300 postes et réduire ses capacités d'un cinquième en Europe.

L'usine d'Anvers était le plus menacé des sites Opel et des sources proches du dossier avaient dit mercredi à Reuters que sa fermeture était inévitable.

Les salariés belges du groupe, réunis dans une vaste salle de l'usine, ont été informés jeudi matin, peu avant l'intervention de Nick Reilly, que la fermeture aurait probablement lieu fin juin.

"Il s'agit d'une possible fermeture à la fin juin 2010. Si rien d'autre ne fait surface, tout sera fini à ce moment-là", a déclaré un responsable syndical.

Le gouvernement régional de Flandre devait organiser dans l'après-midi une réunion consacrée à ce sujet.

OPÉRATION COÛTEUSE

Lors de l'annonce officielle de la décision, les dirigeants d'Opel ont estimé que le marché automobile européen ne devrait pas retrouver son pic de 2007 avant longtemps, à supposer qu'il le retrouve un jour. Ils estiment en outre que les ventes en Europe devraient reculer en 2010 d'environ 1,5 million d'unités et être inférieures d'environ quatre millions d'unités par rapport aux chiffres de 2007.

General Motors a perdu 88 milliards de dollars entre 2005 et 2008, s'est déclaré en faillite au printemps 2009 et n'a pu obtenir le sauvetage du gouvernement américain qu'en échange de la promesse de mener un vaste plan de restructuration.

Les syndicats d'Anvers soutenaient que la fermeture de leur usine et le licenciement de ses employés seraient particulièrement coûteux et que ces fonds seraient mieux investis dans la conception de nouveaux modèles.

Selon Nick Reilly, General Motors a déjà investi 600 millions d'euros dans la restructuration d'Opel, et continuera temporairement à financer ses opérations dans l'attente de sources de revenus pérennes pour le constructeur allemand.

"Nous devions fermer une usine et malheureusement c'est Anvers", a-t-il dit lors d'une conférence de presse près de Bruxelles. "Malheureusement, il faut faire face à la réalité. Nous perdons de l'argent et il faut faire quelque chose."

"Afin de permettre à Opel de continuer et d'avoir un avenir pérenne, nous devons prendre ce type de décisions. Nous ne sommes pas du tout les seuls dans ce cas."

Nick Reilly a dit ne pas pouvoir prédire le coût de la fermeture sans avoir au préalable consulté les syndicats. Il a ajouté ne pas prévoir de mouvement social en réponse à la décision.

La fermeture d'Anvers ne manquera pas de raviver en Belgique le douloureux souvenir de la disparition de l'usine Renault de Vilvoorde en 1997.

Opel Anvers sera la première grande usine automobile européenne à fermer depuis celle de Peugeot à Ryton, au Royaume-Uni, et celle d'Opel également à Azambuja, au Portugal, toutes deux annoncées en 2006.

Avec Sangeeta Shastry à Anvers, Christiaan Hetzner et Mike Shields à Francfort, version française Gregory Schwartz et Gwénaëlle Barzic, édité par Dominique Rodriguez