La Banque centrale européenne devrait attendre davantage de données sur les salaires avant de réduire les taux d'intérêt, mais elle devra ensuite prendre un pari sur la baisse définitive de l'inflation, a déclaré Pierre Wunsch, responsable de la politique de la BCE, jeudi.

Le gouverneur de la banque centrale belge a également exprimé son scepticisme quant à la stratégie climatique de la BCE, défendue par la présidente Christine Lagarde, y compris son test de résistance des banques européennes axé sur le climat.

Après avoir porté ses taux à des niveaux record, la BCE devrait commencer à les réduire dans le courant de l'année, le débat se concentrant désormais sur la question de savoir si elle commencerait déjà en avril ou plus tard.

M. Wunsch s'est rangé du côté des faucons, c'est-à-dire des décideurs politiques favorables à des taux plus élevés, en déclarant que la BCE devrait attendre d'obtenir davantage de données sur les salaires, qui regagnent maintenant une partie du terrain perdu au profit de l'inflation au cours des deux dernières années et qui sont un moteur de la croissance des prix.

Mais, utilisant un langage inhabituel pour un banquier central, il a déclaré que la BCE devrait alors prendre un pari même si elle ne dispose pas de toutes les données dont elle a besoin.

"Soyons honnêtes, nous n'obtiendrons pas un confort total dans un délai raisonnable", a déclaré M. Wunsch lors d'un événement organisé par le groupe de réflexion Bruegel. "Je pense donc qu'il est utile d'attendre d'avoir plus de détails sur les salaires, mais à un moment donné, nous devrons parier sur l'évolution de l'inflation.

Les données officielles sur les coûts de la main-d'œuvre pour le premier trimestre de l'année ne seront disponibles qu'en mai, mais la BCE surveille les négociations en cours et des mesures plus opportunes telles que l'indice de suivi des salaires.

M. Wunsch a déclaré que la croissance des salaires montrait une décélération, mais "pas très forte".

Les investisseurs estiment à 50 % la probabilité que la BCE réduise de 25 points de base le taux qu'elle paie sur les dépôts bancaires en avril, avec un peu moins de cinq réductions prévues d'ici la fin de l'année pour le porter à 2,5 %-2,75 %.