BRUXELLES, 16 décembre (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) est prête à intervenir si l'inflation reste faible trop longtemps, a déclaré lundi, sans autres précisions, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi.

Il a remarqué que la raison pour laquelle les banques ne prêtaient pas davantage aux entreprises et aux ménages ne tenait pas à un manque de financement, laissant penser qu'il est peu probable que la BCE relance des opérations de prêt à plus long terme et à taux bonifié.

"Nous sommes pleinement conscients des risques baissiers qu'induit une période d'inflation basse prolongée", a-t-il dit au Parlement européen. "Le Conseil des gouverneurs a la capacité et la volonté d'agir si nécessaire".

Draghi a souligné qu'il n'y avait pas de risque déflationniste dans la zone euro, comme ce fut le cas au Japon, dans la mesure où le stimulant monétaire de la zone euro a été bien plus puissant qu'il ne le fut au Japon.

La BCE a ramené son taux de refinancement à un plus bas record de 0,25% en novembre, inquiète de voir une inflation tombée à 0,7% en octobre, alors que son objectif est d'un peu moins de 2%.

Elle a également injecté plus de 1.000 milliards d'euros dans le marché interbancaire par le biais de deux opérations de refinancement (LTRO) à trois ans en décembre 2011 et février 2012.

Les banques ont déjà remboursé 40% environ de cet encours et si les banques ne prêtent pas plus c'est, entre autres, qu'elles ont une aversion au risque et qu'elles manquent de capital et non pas de financements, a tranché Draghi.

Ces remboursements anticipés faits par les banques font que la liquidité excédentaire du marché, celle dépassant leurs besoins quotidiens de financement, diminue, créant une pression haussière sur les taux interbancaires et constituant un risque pour une reprise encore bien fragile en zone euro.

"La liquidité excédentaire du marché monétaire au jour le jour a diminué peu à peu; nous surveillons les incidences potentielles de cette évolution sur notre politique monétaire et nous sommes disposés à étudier tout instrument disponible", a encore dit Draghi. (Martin Santa, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Nicolas Delame)