MOSCOU, 22 novembre (Reuters) - La Biélorussie attend toujours une réponse de l'Union européenne sur sa proposition de transférer vers le bloc communautaire 2.000 migrants bloqués à la frontière de l'ancienne république soviétique, a déclaré lundi le président Alexandre Loukachenko.

La Biélorussie a rapporté jeudi dernier que son président avait soumis à la chancelière allemande Angela Merkel un plan de sortie de crise, qui prévoirait le rapatriement de 5.000 migrants par Minsk et la prise en charge de 2.000 autres par l'Union européenne. Berlin a démenti tout accord.

Cité par l'agence de presse biélorusse Belta, Alexandre Loukachenko a dit lundi que la Biélorussie continuait de demander que 2.000 migrants soient transférés en Allemagne, ajoutant que l'UE n'avait pas pris contact avec Minsk sur cette question.

Le chef de l'Etat biélorusse, accusé d'instrumentaliser le sort des migrants pour faire pression sur l'UE, a également mis en garde la Pologne après la menace de Varsovie de fermer un point de passage ferroviaire frontalier.

Cette menace pourrait se retourner contre la Pologne, a-t-il averti, car le trafic ferroviaire vers l'Est pourrait alors être détourné vers la région du Donbass, région de l'est de l'Ukraine en proie à un conflit séparatiste.

Alexandre Loukachenko a ajouté ne pas vouloir de confrontation avec la Pologne, qui pourrait déboucher sur une guerre.

Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a averti dimanche que la crise migratoire à la frontière biélorusse pourrait être le prélude à "quelque chose de bien pire" et accuse Minsk de continuer à acheminer des migrants vers son territoire avec la complicité des forces de sécurité. (Reportage Maria Kiselyova et Matthias Williams; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)