RANGOON, 6 août (Reuters) - Le gouvernement birman a rejeté dimanche les allégations de crimes contre l'humanité et d'épuration ethnique imputées à l'armée à l'encontre de la communauté des Rohingyas.

L'armée birmane a entamé en octobre dernier des opérations dans l'Etat d'Arakan (nord-ouest) en réaction à des attaques à des postes-frontières par un groupe insurgé.

Plus de 75.000 Rohingyas ont fui au Bangladesh depuis lors.

Un rapport des Nations unies publié en février a conclu à des meurtres et des viols "massifs et systématiques" menés par l'armée birmane à l'encontre de la minorité musulmane, et au meurtre d'enfants de tous âges, y compris de bébés, et de femmes et de personnes âgées.

Le gouvernement a mis sur pied sa propre commission d'enquête, composée de 13 membres et dirigée par l'ancien chef des services de renseignement et aujourd'hui vice-président, Myint Swe.

S'adressant à la presse pour présenter la conclusion des travaux de cette commission d'enquête, Myint Swe a déclaré que le rapport de l'Onu exagérait les faits et avait abouti à transmettre des malentendus à la communauté internationale.

"Il n'y a pas eu de crimes contre l'humanité, aucune preuve de nettoyage ethnique, comme l'accuse l'Onu", a-t-il déclaré.

"Des gens à l'étranger ont fabriqué des informations faisant état de génocide mais nous n'avons trouvé aucune preuve de cela", a-t-il ajouté.

Environ un million de Rohingyas vivent dans des conditions proches de l'apartheid en Arakan, Etat à majorité bouddhiste. Leur sort est l'objet de frictions récurrentes entre la Birmanie et le Bangladesh.

La Birmanie, pays majoritairement bouddhiste dont le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi est la dirigeante de fait, explique qu'il s'agit en Arakan d'une campagne légale de lutte contre l'insurrection. Journalistes indépendants et observateurs n'ont pas accès à la zone de conflit. (Antoni Slodkowski et Muralikuma Anantharaman, Gilles Trequesser pour le service français)