La banque centrale allemande voit désormais les prix augmenter de 7,1 % en 2022, soit bien plus que les 3,6 % prévus en décembre, tandis que le chiffre pour 2023 a été relevé de 2,2 % à 4,5 %.

"Cette année, l'inflation sera encore plus forte qu'au début des années 1980", a déclaré le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, faisant référence à la période précédente de croissance douloureusement élevée des prix à la consommation.

"Les pressions sur les prix se sont même encore intensifiées récemment, ce qui n'est pas entièrement reflété dans les projections actuelles", a déclaré M. Nagel. "Si l'on suppose que cette évolution se poursuit, le taux (d'inflation) annuel moyen pour 2022 pourrait être nettement supérieur à 7 %."

Cette mise à jour est globalement conforme aux révisions apportées jeudi par la Banque centrale européenne à ses propres prévisions, qui font état d'une accélération de l'inflation due à la flambée des prix des carburants et des denrées alimentaires, mais d'un coup dur pour la croissance.

En 2024, la dernière année de l'horizon de projection de la Bundesbank, l'inflation est vue à 2,6 %, bien au-dessus du propre objectif de 2 % de la BCE pour la zone euro.

"Les taux d'inflation de la zone euro ne vont pas baisser d'eux-mêmes", a ajouté M. Nagel. "La politique monétaire est appelée à réduire l'inflation par une action résolue."

La BCE a déclaré jeudi qu'elle augmenterait ses taux en juillet de 25 points de base et qu'une augmentation encore plus importante pourrait être nécessaire en septembre avant une série d'autres hausses.

En ce qui concerne la croissance, la banque centrale allemande voit désormais la plus grande économie d'Europe progresser de 1,9 % cette année, soit moins de la moitié des 4,2 % qu'elle prévoyait en décembre, tandis que la croissance attendue en 2023 a été ramenée de 3,2 % à 2,4 %.

Malgré cette réduction, la projection de croissance pour 2022 reste un peu plus optimiste que l'estimation de 1,6 % de la Commission européenne pour l'Allemagne.

"Le scénario de base des projections repose sur l'hypothèse que la guerre et ses conséquences ne s'intensifieront pas davantage", a déclaré la Bundesbank.