PEKIN, 10 janvier (Reuters) - La Chine va étudier l'instauration d'un système national d'échange de droits à polluer pour améliorer l'état de son environnement, a annoncé vendredi le ministre de l'Environnement, Zhou Shengxian.

La Chine cherche à remédier aux conséquences sur l'environnement de 30 ans d'expansion industrielle échevelée. Il s'agit de réduire la pollution de l'air, de l'eau et des sols. Le gouvernement souhaite passer par le marché pour réduire les émissions.

Les provinces chinoises se sont engagées cette semaine à atteindre les objectifs fixées par le ministère pour réduire la pollution atmosphérique de 5% à 25%. Le ministère précise sur son site web qu'il étudie un système pour évaluer les progrès.

Les autorités chinoises publient régulièrement des directives pour essayer de réduire la pollution atmosphérique dans les grandes villes, mais leur effet est limité par un manque de rigueur dans leur mise en oeuvre, la croissance économique restant la priorité.

La Chine dispose déjà d'une vingtaine de plate-formes locales d'échanges qui permettent aux sociétés industrielles d'acheter et de vendre des droits pour les produits polluants comme le dioxyde de soufre ou l'oxyde d'azote, ou encore les principaux constituants du smog.

Mais leur efficacité est limitée, souligne Ma Zhong, doyen de l'Ecole de l'Environnement et des ressources naturelles à l'université Renmin.

"La Bourse du carbone en Chine n'est pas une activité de marché stricto sensu. Il s'agit plutôt de payer pour émettre. Il n'y a que quelques régions qui font quelques tests d'échange", explique-t-il à Reuters.

Cinq villes et régions ont mis en place l'an dernier de nouvelles plates-formes d'échange de droits d'émettre des gaz à effet de serre pour inciter les entreprises locales à traiter la question de la forte augmentation de ces gaz. Deux nouvelles plate-formes seront lancées en 2014. La Chine espère avoir un système national d'échange des émissions de carbone dans le courant de la décennie.

Vendredi, les sept plates-formes pilotes ont signé un accord avec d'autres systèmes de Bourses environnementales pour étudier non plus seulement les permis d'émission de dioxyde de carbone, mais aussi des permis relatifs à la pollution, à l'eau et à l'énergie.

Le ministre de l'Environnement précise que l'objectif est de réduire les polluants majeurs comme le dioxyde de souffre ou le nitrate d'ammonium de 2% sur 2014 et l'oxyde d'azote de 5%.

Les émissions d'oxyde d'azote, qui doivent diminuer de 10% sur la période 2011-2015, avaient augmenté de 2,8% à la fin 2012. (David Stanway et Kathy Chen; Danielle Rouquié pour le service français)