Toutefois, la demande pour l'obligation assimilable du Trésor (OAT) 2021 a été inférieure à celle de décembre et son taux moyen s'est tendu à 3,28% contre 3,19%.

La demande globale a atteint 14,956 milliards, ce qui donne un taux de couverture de 1,9 contre 3,01 en décembre quand l'Agence France Trésor (AFT) n'avait cependant émis que 4,35 milliards d'euros d'OAT.

Des analystes ont souligné que l'OAT de référence à 10 ans était relativement chère à la veille de l'adjudication et que celle-ci s'est néanmoins faite à un prix supérieur au prix du marché secondaire, c'est-à-dire à un taux moindre.

La première adjudication française de l'année s'est déroulée dans de bonnes conditions compte tenu de la menace des agences de notation, inquiètes de l'ampleur de la crise de la dette souveraine en zone euro, d'abaisser la note de crédit de la France sous AAA. Cette mesure pourrait toucher les cinq autres "AAA" de la zone euro, dont l'Allemagne.

Sur le marché secondaire, le rendement de l'OAT à 10 se situait autour de 3,34% en fin de matinée tandis que celui du Bund allemand équivalent était à 1,89%, l'écart de 144 points de base entre les deux étant peu changé par rapport à la veille.

Le ratio de couverture sur l'OAT a 10 ans s'est établi à 1,6 contre 3,05 en décembre.

"Dans l'ensemble c'est une adjudication assez solide (...) Elle devrait suffire à dissiper les craintes sur la capacité de la France à se financer", a dit Michael Leister, stratégiste chez DZ Bank à Francfort.

Richard McGuire, stratégiste taux chez Rabobank à Londres, estime lui aussi que l'adjudication française s'est bien passée, conformément aux attentes.

"Toutefois, étant donné le risque évident de tensions sur les marché à l'approche des remboursements considérables de dette que doit honorer l'Italie entre février et avril, le succès du jour est une bataille gagnée, elle ne détermine en aucun cas l'issue de la guerre", a-t-il expliqué.

Raoul Sachs avec le London government bond desk, édité par Jean-Michel Bélot

par Raoul Sachs