Le pays a vu la note de sa dette abaissée plusieurs fois et l'adjudication de mardi était un test sur les conditions pouvant être obtenues pour financer son déficit.

Le rendement sur ses titres de dette à un an a augmenté de 129 points de base au-dessus de l'adjudication d'octobre et s'est révélé plus élevé que ce qu'avaient attendu les opérateurs.

"C'est plutôt un mauvais résultat en termes de rendement à un an, compte tenu du fait que la Belgique paie 0,77% pour la même échéance", observe Panagiotis Dimitropoulos, trésorier à la Millennium Bank-Greece.

Selon un rapport de la Commission européenne communiqué lundi, les chiffres de la dette et du déficit grecs pourraient être révisés à nouveau, compte tenu de l'inefficacité des statistiques grecques.

"PLUS DE SQUELETTES DANS LE PLACARD"

L'indice des valeurs bancaires grecques a terminé la journée en baisse de 6,99%, sousperformant l'ensemble du secteur européen qui a lui perdu 1,06%.

"Le fait que la Grèce emprunte plus cher signifie une hausse du coût de l'emprunt pour les banques et la valeur des obligations grecques qu'elles détiennent en portefeuille est en train de baisser", commente Manos Hatzidakis, analyste chez Pegasus Securities.

L'écart de rendement entre l'emprunt grec à dix ans et celui des Bunds allemands de référence, qui était monté à 300 points de base en janvier, a augmenté de 12 points de base mardi à 229, avant le résultat de l'adjudication.

Le coût de protection de la dette d'Etat grecque face à un défaut a également a fortement augmenté, selon CMA DataVision.

L'adjudication, organisée par l'agence qui gère la dette du pays, a fait ressortir un rendement de 2,20% pour le papier à 52 semaines, contre 0,91% lors de l'opération précédente du 13 octobre.

Le rendement à 26 semaines est ressorti à 1,38%, contre 0,59% lors de l'opération précédente.

Le ministre grec des Finances a déclaré dans la journée à un journal allemand que le pays "n'avait plus de squelettes dans le placard" et qu'il serait en mesure de réduire ses déficits sans avoir recours à une aide financière extérieure.

"Nous n'avons plus de squelettes dans le placard (...) Nous avons désormais une base solide pour réduire notre déficit dans les année à venir. Nous ramènerons notre déficit sous les 3% du PIB d'ici 2012", a déclaré au Hendelsblatt George Papaconstantinou.

Georges Georgiopoulos, Lefetris Papadimas et Angeliki Koutantou, version française Danielle Rouquié