Les capitaux reviennent en Grèce, les rendements des obligations diminuent et le budget 2013 devrait faire apparaître un excédent primaire, meilleur que celui prévu par la troïka des créanciers internationaux d'Athènes, en dépit de la récession, a-t-il souligné.

Il a toutefois prévenu que le pays devait résister à la tentation d'un ralentissement du rythme des réformes qui serait dicté par des pressions politiques internes.

"Ce qui m'effraie, c'est la forte pression exercée par la société, les médias et les parlementaires de tous les partis afin que le programme soit adouci. Nous devons y résister, il est trop tôt pour crier victoire", a dit Yannis Stournaras.

Il a écarté tout nouveau rachat de dette et dit qu'il n'y avait aucun projet visant à appliquer une nouvelle décote sur les obligations détenues par les partenaires européens de la Grèce. Selon lui, la diminution du fardeau de la dette grecque pourrait provenir d'une baisse des taux.

Yannis Stournaras a reconnu qu'il faudrait du temps avant que le taux de chômage grec commence à reculer. Il atteint actuellement 26,8% de la population active, le niveau le plus élevé de la zone euro. Le produit intérieur brut du pays devrait quant à lui se contracter de 4,5% cette année, enregistrant un sixième repli annuel d'affilée.

PATIENCE

"Le chômage est une grosse épine dans notre pied", a-t-il admis. "Il y a un décalage dans le temps entre la croissance du PIB et la baisse du chômage. C'est un problème sérieux, à la fois économique et social."

Economiste en chef du gouvernement socialiste qui intégra la Grèce dans la zone euro en 2001, Yannis Stournaras a prié ses concitoyens de s'armer de patience et de faire preuve de solidarité une année encore.

"Nous faisons face à une crise de taille, nous n'avons pas encore quitté le domaine de la faillite (...). Nous allons mieux, mais je ne peux pas dire que nous ayons échappé à tout danger. L'année 2013 nous dira si nous y arriverons."

Athènes s'attend à atteindre son objectif de réaliser 2,6 milliards d'euros de privatisations cette année. Les acquéreurs devraient provenir principalement de Chine et de Russie.

Evoquant la consolidation du secteur bancaire grec, il a déclaré que ce dernier n'aura peut-être pas besoin d'utiliser l'intégralité des 50 milliards d'euros mis sur la table par les bailleurs de fonds pour sa recapitalisation.

"Les synergies entraînées par les fusions n'ont pas été prises en compte; National avec Eurobank, Alpha avec Emporiki, Piraeus avec Agricultural et General", a-t-il souligné.

Nicolas Delame pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat

par Dina Kyriakidou