Athènes (awp/afp) - La Grèce n'aura pas la possibilité de revenir sur les marchés du crédit comme prévu sans allègement de sa dette, a déclaré lundi le gouverneur de la Banque centrale grecque.

"Si la dette de la Grèce n'est pas jugée viable, la sortie attendue sur les marchés pour 2018 n'est pas possible", a affirmé le gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras.

"Les discussions (ndlr: sur un allègement de la dette) doivent commencer maintenant et être conclues le plus tôt possible", a ajouté M. Stournaras qui s'exprimait devant des chefs d'entreprises.

"De plus, les pourparlers au sujet de la dette ont été des engagements de la part des créanciers depuis 2012, répétés en mai dernier, et toujours pas accomplis", a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre Alexis Tsipras avait indiqué qu'avec un accord sur la réduction de la dette, la Grèce pourrait même retourner sur les marchés financiers dès l'année prochaine.

Athènes n'a pas émis de dette à long terme depuis une vente exceptionnelle en 2014, sa seule tentative depuis le début de la crise en 2010.

La question de la dette grecque divise les créanciers du pays depuis des mois.

L'Allemagne, où se tiendront des élections l'année prochaine, estime que l'allègement de la dette grecque est inutile, contrairement à l'avis du Fonds monétaire international (FMI).

En mai dernier, le FMI avait déclaré que la seule façon que la Grèce puisse espérer parvenir à une situation budgétaire viable et à une amélioration de son économie, est d'obtenir un allègement du fardeau de sa dette.

M. Tsipras a déclaré samedi que la Grèce tenait ses promesses et a exigé la même chose de la part de ses créanciers.

"Les retards, les tactiques et les reports dilatoires ne peuvent pas et ne seront pas acceptés", a-t-il affirmé devant son parti avant le début d'un nouvel audit de la part des créanciers.

"Nous voulons tout ce qu'il y a dans l'accord, immédiatement", a-t-il martelé en faisant référence à l'accord du mois de mai avec les ministres des Finances de la zone euro promettant des mesures d'allégement de la dette qui devaient être "progressivement mises en place" d'ici 2018.

La dette de la Grèce atteindra cette année 315 milliards d'euros, soit 178,9 % du PIB.

afp/rp