La volonté de modifier le système judiciaire de la coalition au pouvoir de M. Netanyahu, composée de partis nationalistes et religieux, a déclenché des manifestations sans précédent, suscité l'inquiétude de ses alliés occidentaux quant à la santé démocratique d'Israël et mis à mal l'économie du pays.

Avec 64 sièges sur les 120 que compte la Knesset, la coalition de M. Netanyahu semble bien partie pour remporter le vote, le premier des trois nécessaires pour que le nouveau projet de loi soit inscrit dans la législation, et les manifestations risquent de s'intensifier si cela se produit.

Dimanche, M. Netanyahou a fait part de son impatience face aux manifestations qui ont repris de plus belle, tandis que les protestataires ont promis des perturbations dans tout le pays mardi, y compris à l'aéroport Ben Gourion, principale porte d'entrée internationale d'Israël.

La coalition prévoit de poursuivre dès mardi les démarches législatives concernant le projet de loi, qui limite le pouvoir de la Cour suprême d'annuler les décisions prises par le gouvernement, les ministres et les représentants élus.

Les détracteurs du projet de loi estiment qu'il favorise la corruption et les abus de pouvoir. Ses partisans affirment qu'il facilitera une gouvernance efficace en limitant l'intervention des tribunaux.

Les divisions concernant la réforme judiciaire ont profondément marqué la société israélienne. M. Netanyahu l'avait mis en suspens pour permettre des négociations de compromis avec l'opposition, sous l'égide du président israélien, mais ces négociations ont échoué le mois dernier et la coalition a relancé le projet de loi.

M. Netanyahu, qui est jugé pour des accusations de corruption qu'il nie, affirme que ces changements visent à rétablir l'équilibre entre les différentes branches du gouvernement. Il a minimisé les retombées économiques de la campagne, qui a effrayé les investisseurs et affaibli le shekel.